À Cannes, pleins feux sur un photographe oublié, Ernest Cole

Le photographe sud-africain Ernest Cole  - Credit:Ernest Cole Estate / MK2
Le photographe sud-africain Ernest Cole - Credit:Ernest Cole Estate / MK2

Voici huit ans sortait sur les écrans un documentaire extraordinaire, Je ne suis pas votre nègre, du cinéaste haïtien Raoul Peck. Il s'agissait d'une étude en profondeur du grand écrivain noir américain James Baldwin. La narration, par Samuel L. Jackson dans la version originale, mettait en relief la pensée subtile de ce romancier et essayiste majeur qui, à partir de son expérience intime du racisme, élabora une pensée généreuse de la condition humaine.

Avec Ernest Cole : Lost and Found, son nouveau coup de maître, Raoul Peck signe en quelque sorte le film-jumeau de son portrait de Baldwin. Comme l'auteur de La Prochaine fois le feu, Ernest Cole est avant toute chose un artiste de génie.

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Tout jeune en Afrique du Sud (il est né à Pretoria, en 1940), il fait de son appareil photo l'outil de sa survie, immortalisant dans une série de clichés magistralement composés l'horreur fondamentale de l'apartheid. Son livre House of Bondage – paru en 1967 – est aussitôt interdit dans son pays. Ernest Cole est contraint à l'exil. Mais partout ailleurs ses images vont profondément marquer les esprits et jouer un rôle essentiel dans la réaction de l'opinion internationale à l'apartheid.

 - Credit: ©  Ernest Cole Estate/ MK2
- Credit: © Ernest Cole Estate/ MK2

Une photo extraite du livre La Maison des servitudes qui montre la vie sous l'apartheid © Ernest Cole Estate/ MK2

Arrivé aux États-Unis où il s'installe (il passera aussi du temps en Suède), Ernest Cole est envoyé [...] Lire la suite