À Bruxelles, une conférence avec Zemmour, Farage et Orban annulée pour raison de sécurité

Nigel Farage, ici quittant les lieux après que la police a bloqué l’entrée de la conférence sur le conservatisme « NatCon » réunissant des politiciens d’extrême droite dans un hôtel de Bruxelles, en Belgique, le 16 avril 2024.
JAMES ARTHUR GEKIERE / AFP Nigel Farage, ici quittant les lieux après que la police a bloqué l’entrée de la conférence sur le conservatisme « NatCon » réunissant des politiciens d’extrême droite dans un hôtel de Bruxelles, en Belgique, le 16 avril 2024.

BELGIQUE - Cette conférence d’extrême droite n’aura pas lieu, annulée à la dernière minute. Organisée à Bruxelles à l’approche des élections européennes, elle devait réunir ce mardi 16 avril des élus et responsables nationalistes, dont Nigel Farage, Viktor Orban ou encore Éric Zemmour.

Si la réunion a bien pu démarrer le matin dans une salle de la commune bruxelloise de Saint-Josse, non loin du quartier européen, on bourgmestre, se disant « pris de court », a annoncé à la mi-journée avoir décidé de l’interdire.

« J’ai pris un arrêté (...) pour interdire l’événement “National Conservatism Conference” afin de garantir la sécurité publique », a indiqué le bourgmestre, Emir Kir, sur sa page Facebook.

À l’intérieur, plusieurs centaines de personnes dont de nombreux eurodéputés nationalistes et conservateurs eurosceptiques participaient à la mi-journée au rassemblement.

Éric Zemmour, président du parti Reconquête !, y était attendu dans l’après-midi, après le Britannique Nigel Farage, champion du Brexit. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban était également annoncé par les organisateurs, tête d’affiche de la journée de mercredi. La réunion doit normalement se tenir sur deux jours.

« Si quelque chose m’a convaincu que le Brexit était la bonne chose à faire, c’est bien ce genre de comportement », a réagi Nigel Farage auprès de journalistes après son éviction de la salle par la police, juste après la fin de son discours, rapporte Sky News. « On est vraiment dans le registre du communisme à l’ancienne, en gros si tu n’es pas d’accord avec moi tu dois être interdit », a-t-il aussi lancé.

Avant cela, déjà deux déprogrammations

Vers 12h locales, la police locale a indiqué à l’AFP avoir notifié aux organisateurs « une décision administrative » d’interdiction de la réunion.

« Nous prenons toutes les mesures opérationnelles nécessaires pour nous assurer qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public, sur la voie publique », a déclaré Audrey Dereymaeker, porte-parole de la police, alors qu’un collectif antifasciste a appelé à manifester en fin d’après-midi devant le lieu de la réunion.

« À Etterbeek, Bruxelles-Ville et à Saint-Josse, l’extrême droite n’est pas la bienvenue », a fait valoir Emir Kir (apparenté PS).

« L’autonomie communale est une pierre angulaire de notre démocratie mais ne peut jamais l’emporter sur la Constitution belge, qui garantit la liberté d’expression et de réunion pacifique depuis 1830 », a réagi de son côté le chef du gouvernement belge Alexander De Croo sur X, jugeant « inacceptable » la décision du bourgmestre de Saint-Josse.

Même tonalité chez le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a qualifié la décision d’« extrêmement inquiétante ».

« Cela nous laisse incrédules et consternés », a déclaré de son côté l’Italienne Giorgia Meloni, cheffe d’un gouvernement ultra-conservateur.

La National Conservatism Conference (NatCon) devait initialement être organisée dans une salle de réception du quartier européen située sur la commune de Bruxelles, mais l’idée a été abandonnée vendredi par les organisateurs. Le bourgmestre Philippe Close (PS) avait émis des réticences.

Une deuxième « déprogrammation » a été annoncée lundi par la commune voisine d’Etterbeek, qui a fait valoir que l’hôtel Sofitel Brussels Europe avait été mal informé de la nature de l’événement.

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