À Berlin, le risque de nuage toxique écarté après l’incendie impressionnant d’une usine métallurgique Diehl

ALLEMAGNE - Vive inquiétude dans et autour de la capitale allemande. Un épais nuage noir s’élève dans le ciel berlinois ce vendredi 3 mai, à cause de l’incendie d’une usine de l’industriel Diehl. Selon les médias allemands, plus de 180 pompiers sont mobilisés pour contenir et maîtriser les flammes qui ravagent sur plusieurs étages cette usine métallurgique de transformation de métaux, située à l’ouest de Berlin, dans le quartier Berlin-Lichtefelde.

À ce stade, les pompiers berlinois ne déplorent toutefois aucun blessé parmi les employés et l’évacuation des locaux de ce bâtiment de 2 000m² s’est déroulée sans encombre. Seul un pompier a été victime d’un malaise en raison de la très forte chaleur dégagée par l’incendie depuis la fin de matinée.

Selon un porte-parole des pompiers cité par le Welt, les locaux de l’entreprise sont entièrement ravagés par les flammes et certaines parties se sont déjà effondrées, laissant craindre un long combat contre le feu. Des pompiers de l’aéroport de Berlin ont d’ailleurs été rappelés en renfort, au moment où l’incendie ne pouvait plus être combattu depuis l’intérieur de l’usine.

Mis en garde de la population

Autre source d’inquiétude selon Bild, la présence de produits chimiques tels que l’acide sulfurique et le cyanure de cuivre entreposés dans cette usine.

Face au risque pour les Berlinois, les pompiers et la ville ont rapidement mis en garde contre les dangers que peut provoquer cette fumée toxique mais en fin de journée, un porte-parole des pompiers s’est montré rassurant. Au micro de la RBB, la télévision publique allemande, il a indiqué que l’avertissement avait été émis « par mesure de précaution » et que « les mesures actuelles » laissent penser « qu’il n’y a pas d’augmentation des valeurs et qu’il n’y a actuellement pas de danger aigu ».

Le Berliner Zeitung indique également que seuls les environs immédiats de l’usine ont enregistré une forte augmentation du niveau de pollution de l’air ces dernières heures.

La trajectoire de ce nuage de fumée est toutefois étudiée de près en fonction des conditions météorologiques et de la direction du vent. Les pompiers ont ainsi fait savoir que les « gaz de fumée se déplacent du site vers le nord ». Une carte a été publiée pour permettre aux habitants de prendre leurs précautions.

Parmi les consignes données par les secours, il est très fortement recommandé aux habitants présents dans la zone à risque de « garder les fenêtres et les portes fermées », d’« éteindre la climatisation » et d’« éviter les zones enfumées » jusqu’à nouvel ordre.

Pour éviter tout risque, la presse allemande indique également que les élèves vont être renvoyés sans attendre chez eux.

Diehl, entreprise primordiale pour l’Ukraine

Si Michael Nitz, un porte-parole de Diehl, indique que cette usine est principalement dédiée à la conception de pièces pour l’industrie automobile, le Berliner Zeitung précise que le complexe abrite également une succursale de Diehl Defence, une branche de l’industriel allemand dédiée à l’armement. Laquelle produit notamment le système de défense antiaérienne IRIS-T, un programme livré par l’Allemagne à l’Ukraine pour se défendre des frappes russes sur son territoire depuis le 24 février 2022 et le début de l’invasion russe.

Le système de défense antiaérienne IRIS-T est également au cœur de la stratégie de défense européenne puisque l’Allemagne et 19 autres pays travaillent sur la conception d’un bouclier antimissile européen, « European Sky Shield » en se basant sur ces batteries de missiles. Selon le porte-parole de Diehl cité plus tôt, « aucun équipement militaire n’est produit dans l’usine de Berlin » en proie aux flammes.

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