Sepp Blatter, l’invincible

Sepp Blatter, c’est le “dictateur qui a le mieux réussi sans avoir de sang sur les mains” pour le journal britannique The Guardian. A la tête de la Fifa depuis 1998, le dirigeant suisse, à 79 ans, en a vu d’autres au cours de sa longue carrière. A chaque fois, il reste en course. Pourtant, il n’y a que quelques mois, ses jours semblaient comptés, la candidature du Prince Ali bin al-Hussein, le chef de la fédération jordanienne, venant sérieusement jeter le trouble dans les débuts de la campagne pour la présidence et menacer ses chances. Encore une fois Sepp Blatter a surmonté l‘épreuve. Ce n’est pas pour rien que ce fin politicien du football est surnommé “l’homme teflon”. Il a toujours su passer à travers les gouttes de tous les scandales et les affaires de corruption qui ont égréné ses 17 ans de présidence. Jamais la moindre preuve n’a vraiment fait le poids contre lui. Sa tactique est imparable, à chaque mise en cause de la Fifa qui pourrait l’atteindre, il nie en bloc, et diligente des enquêtes en interne… En revanche, les raisons de sa longévité ne manquent pas. Avec lui à sa tête le football a connu une croissance sans précédent. Le ballon rond est devenu une industrie de plusieurs milliards d’euros, et Blatter en occupe le sommet. “Je me sens encore plein d‘énergie, et je n’ai pas terminé mon travail à la Fifa…” assurait-il il y a peu. Et même si l’Europe le critique, Blatter sait compter sur d’autres amis, dans le monde, là où le jeu est encore en développement. Des pays qui comptent sur lui pour partager les dividendes toujours plus fastueux de la planète football.