Valls jette un froid à la table du séminaire

Manuel Valls, lundi, lors du séminaire à l'Elysée.

Une sortie du ministre de l'Intérieur sur la politique migratoire et l'islam a choqué certains ministres.

Les ministres qui avaient été passablement agacés par les sorties estivales du ministre de l’Intérieur n’ont pas été décus de leur séminaire de rentrée à l'Elysée, en retrouvant ce matin un Manuel Valls, égal à lui-même. «Il a franchi un cap hallucinant», confie anonymement un ministre. «Ça pose un vrai problème politique», rajoute un autre. Alors que le débat sur le thème du «vivre ensemble» était en train de toucher à sa fin, le ministre de l’Intérieur a pris la parole pour évoquer les deux défis majeurs qui attendent la France. D’abord la poussée démographique, notamment africaine va, selon Valls, «obliger d’ici à dix ans à repenser notre politique migratoire». Et d'ajouter que la «question du regroupement familiale pourrait être revue». L’autre défi serait de faire la démonstration que «l’islam est compatible avec la démocratie».

Une sortie qui a manifestement divisée la table. Certains ministres y ont vu «un moment de consternation outrée», selon les mots d’un des participants. D’autres n’ont rien entendu «ni de neuf, ni de choquant». Manuel Valls lui assume et déclare à Libération s’être «appuyé» sur les déclarations de François Hollande à Tunis pour affirmer que la France «allait faire la démonstration que l’islam est compatible avec la démocratie». Et que c’est faire preuve de «mauvaise foi que de comprendre autre chose». Etant le dernier à parler, Valls n’a pas pu lever l’ambiguïté. Et comme François Hollande n’a rien relevé dans ses conclusions, chacun est reparti avec ce qu’il avait voulu entendre.

Retrouvez cet article sur Liberation.fr

La stèle de la «trahison» de Hollande mise aux enchères
Ayrault annonce un programme pour la France dans dix ans
Bové tête de liste à Paris pour les européennes?
2025 : les politiques de gauche saluent l'initiative, la droite soupçonne «une diversion»
Désir se demande si Mélenchon n'a pas «mâché trop de coca»