Une bande armée attaque une gare chinoise, une trentaine de morts

PEKIN (Reuters) - Au moins 28 personnes ont été tuées lors d'une "violente attaque terroriste" menée par un groupe de personnes armées de couteaux contre une gare ferroviaire à Kunming, une ville du sud-ouest de la Chine, a rapporté samedi l'agence Chine nouvelle. La police, qui est intervenue, a abattu cinq assaillants et mène des recherches pour trouver au moins cinq autres agresseurs. L'agence fait en outre état de 113 blessées après l'attaque commise en fin de journée contre la gare de la capitale de la province du Yunnan. "Il s'agissait d'une attaque terroriste violente, préméditée et organisée", affirme Chine nouvelle. Un habitant de Kunming a raconté à l'agence qu'il était en train d'acheter un billet lorsqu'il a vu un groupe de personnes, la plupart vêtues de noir, pénétrer dans la gare et s'en prendre à des voyageurs. "J'ai vu quelqu'un s'approcher de moi avec un long couteau et je me suis enfui comme tout le monde", a-t-il dit. Les moins rapides ont été victimes des assaillants. Des photos de la scène ont été publiées sur le réseau social Sina Weibo, montrant des corps couverts de sang allongés sur le sol de la gare. L'attaque n'a pas été revendiquée. Le président chinois Xi Jinping a déclaré qu'aucun effort ne devait être épargné pour retrouver les auteurs de cette attaque. Le chef de la sécurité intérieure chinoise Meng Jianzhu était en route pour Kunming. Ces violences interviennent à un moment particulièrement sensible pour le pouvoir chinois puisque la réunion annuelle du parlement doit débuter mercredi à Pékin et que ce rassemblement politique est généralement accompagné par un renforcement des mesures de sécurité dans l'ensemble du pays. Les autorités chinoises ont par le passé imputé des agressions similaires aux extrémistes islamistes du Xinjiang, région qui abrite une importante communauté musulmane turcophone, les Ouïghours. Mais habituellement de telles attaques étaient circonscrites à la région elle-même. Les autorités chinoises rappellent que la première attaque terroriste d'importance commise dans le pays, en octobre dernier place Tiananmen, impliquait des activistes du Xinjiang. Cinq personnes avaient été tuées, les trois occupants d'une voiture et deux passants, lorsqu'un véhicule s'était dirigé sur une foule de badauds et avait pris feu. (Ben Blanchard; Julien Dury et Pierre Sérisier pour le service français)