Les Tunisiens suspendus aux résultats du vote

«On les attend», explique Rachida Cheïb, qui a espéré jusqu'à 23 heures que la télé «donne un petit flash» et qui, à 7 heures, au réveil, a immédiatement écouté les infos. Amine et Mehdi, pas vraiment favorables à Ennahda, ont, eux, veillé jusqu'à 2 heures du matin. «On est un peu stressés», expliquent les deux hommes, attablés à une terrasse de café. Mehdi ne se fait pas vraiment d'illusion : «C'est un peu couru d'avance.» L'école de la Soukra, à l'Ariana, dans la banlieue nord de Tunis, n'accueille pas d'enfants aujourd'hui, comme tous les établissements scolaires de Tunisie, qui ont servi de bureaux de vote hier. Le dépouillement des bulletins s'y est terminé vers minuit. Affiché sur la porte du bureau de vote n°2, le comptage des voix est le suivant : 209 voix à Ennahda, le parti islamiste. Puis 166 à Ettakatol, formation de centre-gauche donnée troisième dans les sondages. Juste derrière, le Congrès pour la République de Moncef Marzouki, avec 127 voix. Bien loin derrière, le Parti démocrate progressiste, avec 56 voix. Les internautes ont passé la nuit à livrer et commenter les résultats, un bureau de vote par-ci, un bureau de vote par-là. Les médias tunisiens, comme la radio Mosaïque FM, ont également mis en ligne quelques chiffres. Les résultats définitifs, qui seront proclamés par l'Instance supérieure indépendante pour les élections, ne sont pas connus. Ils auraient dû être annoncés ce lundi mais ne devraient tomber que mardi après-midi. Mais selon les premiers chiffres, les islamistes d'Ennahda, donnés en tête des sondages, devraient bel et bien l'emporter. Reste à savoir dans quelle proportion. Hier soir, lors d'une conférence de presse au siège du parti, dans le quartier d'affaires Montplaisir, Abdelhamid Jelassi, le directeur de campagne, a refusé de griller la priorité à l'Instance électorale. Pourtant, «une équipe de jeunes [était] en train de travailler au siège et dans (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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