TUNISIE un brin de liberté dur à sanctuariser

Si les avancées sont réelles, le secteur dénonce un manque de moyen et les intimidations islamistes.

Pour se garder des compromissions, Olfa Belhassine s’était «réfugiée dans la rubrique culture», à peu près à l’abri des ingérences politiques et de la censure. Journaliste depuis 1990 pour le quotidien public la Presse de Tunisie, elle a vu peu à peu réduire ses marges de liberté. «A la fin, c’était difficile de trouver des sujets, tout était devenu tabou !» raconte-t-elle. Depuis la chute de Ben Ali, elle a retrouvé «avec grand plaisir» les joies du «terrain», devenu bouillonnant. Elle a enquêté sur les jeunes diplômés chômeurs de Sidi Bouzid, sur le retour en grâce du mariage coutumier parmi les étudiants salafistes, etc.

Avec la fin de la dictature, les journalistes ont retrouvé la liberté. Mais n’ont toujours pas la possibilité d’en jouir correctement. «Je peux écrire tout ce que je veux, mais on ne me donne pas le temps pour faire des enquêtes. Il faut noircir du papier», déplore Mourad Sellami, qui couvre l’actualité politique au Quotidien. Il «vit mal» l’état du secteur : «Le journalisme, c’est pas Facebook»,dit-il en allusion aux rumeurs relayées par les médias, qui pour la plupart ne tiennent jamais de conférence de rédaction. «Il y a de gros problèmes de gouvernance interne, chacun fonctionne de façon autonome», relève un journaliste. Une situation peu propice à «pérenniser la liberté», redoute encore Sellami. D’autant que les attaques sont récurrentes, et la crainte d’une régression largement partagée.

Il y a «des signes inquiétants», observe Olfa Belhassine. D’abord ce climat hostile, entretenu par des cadres et sympathisants islamistes, qui fustigent à longueur de manifs et de discours les «médias de la honte», vendus selon eux au régime de Ben Ali. «C’est une façon de faire pression, de nous pousser à l’autocensure», dénonce la reporter. Sur le terrain, insultes et violences sont monnaie courante. Et les menaces de mort pas rares. «Chaque mois, trois ou (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«La non-assistance au peuple syrien est un crime»
Cameroun : les sept otages français libérés sont «extrêmement heureux et en forme»
Boston : le suspect arrêté est mort
Les recherches d'éventuels survivants se poursuivent à West
Musharraf placé en résidence surveillée au Pakistan