Singtel achète une société américaine de sécurité informatique

par Aradhana Aravindan

SINGAPOUR (Reuters) - Singapore Telecommunications, premier opérateur télécoms d'Asie du Sud-Est par le chiffre d'affaires, a annoncé le rachat de Trustwave, une société de sécurité informatique basée aux Etats-Unis, pour 810 millions de dollars (748 millions d'euros), ce qui constitue sa plus importante acquisition en dehors de son coeur de métier.

Dans un souci de diversification, Singtel s'efforce de développer ses activités dans des domaines tels que le numérique, via la vidéo mobile ou la publicité en ligne, et la sécurité informatique, par le biais de partenariats avec FireEye et Akamai, entre autres.

L'acquisition de Trustwave à hauteur de 98% lui permet de se renforcer dans le secteur de l'assistance informatique externalisée, qui devrait croître de 15% par an entre 2014 et 2018 pour représenter à cette date un chiffre d'affaires de 24 milliards de dollars, selon les estimations du cabinet de consultants Gartner.

Ce potentiel de croissance a déjà motivé d'autres transactions, notamment l'acquisition de SilverSky par BAE Systems pour 232,5 millions de dollars et celle de Mandiant Corp par FireEye pour un milliard de dollars, toutes deux en 2014.

"L'acquisition aujourd'hui de Trustwave constitue une étape décisive pour saisir les opportunités sur le marché international de la cybersécurité", a déclaré le directeur général de Singtel Chua Sock Koong à la presse.

Jusqu'à cette opération, Singtel avait dépensé depuis 2012 environ 900 millions de dollars de Singapour (611 millions d'euros) en acquisitions, essentiellement pour bâtir son activité dans le numérique.

Trustwave, qui continuera de fonctionner comme une entité indépendante, compte plus de trois millions de clients professionnels et propose un éventail de services tels que la surveillance des bases de données, l'identification du risque et l'exécution des paiements. Elle a généré 216 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2014, dont 75% sur le marché nord-américain.

Elle a retiré l'an dernier sa demande d'introduction en Bourse auprès des autorités financières américaines en évoquant des conditions de marché défavorables.

(Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)