Sauveur

Pendant que Poutine se pavane aux JO, un procès de Moscou menace de sept ans de prison trois jeunes femmes membres d’un groupe de rock drôle et subversif. Le «crime» des Pussy Riot : avoir chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur une chanson anti-Poutine. Arrêtées et accusées «de hooliganisme», une charge fourre-tout du despotisme russe, elles sont depuis cinq mois en prison, soumises à de dures conditions d’incarcération, privées de sommeil et de nourriture.
Ainsi va la Russie de l’ancien colonel du KGB qui traite ses opposants comme l’Union soviétique le faisait de ses dissidents.
Poutine ne supporte aucune contestation de son pouvoir absolu. Oligarques ou blogueurs, artistes ou journalistes : ils sont emprisonnés, tués comme Anna Politkovskaïa ou sauvagement tabassés et transformés en légume par les hommes de main du régime comme Michael Beketov. Depuis les manifestations qui ont suivi son élection trafiquée, Poutine a encore durci la répression contre tous ceux qui osent lever la tête. Les artistes punks des Pussy Riot ne sont que les dernières victimes de cet étouffement de toute une société. Que ces trois punkettes fassent si peur à Poutine en dit long sur la réalité de son système qui ne tient que par le contrôle de l’ensemble de l’appareil d’Etat, notamment la justice, des médias et de l’économie. La riche et très corrompue Eglise orthodoxe, pilier du régime, accuse les Pussy Riot de «satanisme» et prête la main à toutes manipulations en échange de prébendes. Il est plus que temps que les démocraties prennent position contre Poutine, un autocrate, qui de toute évidence ne partage aucune de leurs valeurs.



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Les Pussy Riot, en prison pour une chanson
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