Ségolène Royal choisit François Hollande contre Martine Aubry

SÉGOLÈNE ROYAL APPELLE À VOTER FRANÇOIS HOLLANDE

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a appelé mercredi à voter François Hollande au second tour de la primaire d'investiture socialiste pour l'élection présidentielle, accentuant encore le statut de favori du député de Corrèze. Son ex-compagnon, avec lequel elle a eu quatre enfants, a salué "l'élégance et la responsabilité" de celle qui fut l'adversaire malheureuse de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007. Grande perdante du premier tour de la primaire avec seulement 6,9% des voix dimanche dernier, la présidente de Poitou-Charentes explique dans un communiqué vouloir "aider le plus efficacement possible à la victoire de la gauche". Le second tour de la primaire oppose dimanche prochain François Hollande à Martine Aubry, qui ont obtenu respectivement 39,2 et 30,4% des voix au premier tour dimanche dernier. Ils s'affronteront ce mercredi soir lors d'un débat sur France 2. "La France va se trouver en mai 2012 à un moment décisif de son histoire. Nous n'avons pas le droit à gauche de manquer ce rendez-vous avec les Français qui nous attendent, efficaces et unis, à leur service", souligne Ségolène Royal. "Nous devons donner un élan à notre candidat avec une nette avance qui ne laissera aucune prise à la droite", estime-t-elle. Ségolène Royal, souligne François Hollande dans un communiqué, "sait combien le rassemblement est indispensable pour donner de la force dans la bataille électorale". "Les idées que Ségolène Royal a portées au cours de ces dernières années et tout au long de nos débats récents me seront utiles pour convaincre et pour agir", ajoute-t-il. En larmes le soir du premier tour, Ségolène Royal, qui fut l'adversaire malheureuse de Nicolas Sarkozy en 2007, avait reçu des témoignages d'amitié de la part de tous ses concurrents. Elle avait vu lundi François Hollande, qui l'avait quittée durant la campagne présidentielle de 2007. "VENEZ VOTER MASSIVEMENT" Ségolène Royal juge "légitime d'amplifier" l'avance donnée par les électeurs au député de Corrèze et ajoute que "les solutions neuves" qu'elle défend seront prises en compte. "Venez voter massivement dimanche prochain pour donner force et légitimité à notre candidat François Hollande", écrit-elle en disant lui faire "confiance" pour rassembler les Français. La présidente de Poitou-Charentes l'avait critiqué sans ménagement durant la campagne précédant le premier tour de la primaire, ne voyant en lui qu'"un notable". "Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule?", avait-elle dit dans Le Figaro. La décision de Ségolène Royal est un camouflet pour Martine Aubry, qui lui avait ravi de peu la direction du Parti socialiste en novembre 2008 lors du congrès de Reims, marqué par de violentes tensions entre les deux candidates. Malgré des réconciliations médiatiques, le contentieux perdurait entre les deux femmes. Ségolène Royal avait dénoncé l'inexpérience électorale de la maire de Lille avant le premier tour de la primaire. "Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas rien...". "UN CHOIX POLITIQUE" Outre Ségolène Royal, François Hollande a déjà reçu le soutien de Manuel Valls (5,6%) et du président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet (0,6%). Ces trois ralliements, cumulés à son score du premier tour, lui assureraient sur le papier un socle de 52,3% au second tour. Le "troisième homme" de la primaire, Arnaud Montebourg (17,2%), n'a toujours pas fait connaître son choix. "C'est une dynamique politique, ce n'est pas simplement une arithmétique. Ce choix qui a été fait par Ségolène, je le salue comme un choix politique", car François Hollande "est le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy", a dit sur i>Télé Stéphane Le Foll, organisateur de la campagne du député de Corrèze. Plusieurs élus socialistes engagés derrière François Hollande, comme André Vallini ou Jack Lang, ont salué le choix "digne" d'une "grande dame" de la politique française. "Il n'y a pas de considération personnelle dans le choix qu'a fait Ségolène Royal, c'est un choix politique", a déclaré Guillaume Garot, son porte-parole national, sur i>Télé. Le député-maire de Laval a précisé que Ségolène Royal avait téléphoné mercredi à Martine Aubry avant de diffuser son communiqué, "de façon à ce que personne ne soit pris en défaut". L'ancienne ministre de la Justice Marylise Lebranchu, très proche de Martine Aubry, s'est efforcée de relativiser la décision de Ségolène Royal, affirmant que cela ne constituait en rien "un coup dur" pour la rivale de François Hollande. "Ségolène est libre de ses choix. (...) Il y a sans doute des motivations qui m'échappent", a-t-elle dit à quelques journalistes en rappelant que les deux concurrentes "étaient assez proches" sur le non-cumul des mandats et la parité. Sophie Louet avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse