Réforme du Smic : une modernisation mais pas de révolution

Le ministre du Travail, Michel Sapin, quitte l'Elysée après le Conseil des ministres, le 6 février 2013 à Paris

Une modernisation des piliers sur lesquels reposait le salaire minimum depuis plus de 40 ans, mais pas de révolution: le décret entérinant la réforme du Smic, présenté mercredi 6 février, ne prévoit pas de lien automatique avec la croissance.

Comme annoncé en décembre par le ministre du Travail, Michel Sapin, cette réforme vise à "moderniser" les critères de revalorisation automatique du salaire minimum, touché par près de 2,6 millions de Français.

L'évolution de la croissance sera désormais "un élément d'appréciation" pour le gouvernement afin de décider d'éventuels "coups de pouce" supplémentaires, en plus de la revalorisation annuelle.

Les "dangers d’une indexation sur la croissance"

En juillet, reprenant une idée de François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait dit souhaiter "permettre une évolution des règles de revalorisation du Smic visant à mieux intégrer la croissance".

Après étude, on reconnaissait in fine au ministère du Travail "beaucoup d'inconvénients", "notamment sa volatilité", à cet indicateur susceptible d'être révisé pendant trois années. Dans un rapport publié début décembre, le groupe d'experts sur le Smic avait alerté le gouvernement sur les "dangers" d'une indexation, même partielle, sur la croissance.

L'abandon de ce projet n'a pas suscité de levée de boucliers du côté des organisations syndicales. Finalement, cette idée "n'apparaissait judicieuse à personne, guère faisable techniquement", expliquait ainsi Paul Fourier (CGT). Seul le Parti de Gauche avait accusé le gouvernement d'avoir "enterré la promesse du candidat François Hollande".

"Une (...)

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