Réacteur n°4 d'Ohi arrêté momentanément, le Japon sans nucléaire

TOKYO (Reuters) - Le Japon va redevenir pour un certain temps un pays sans énergie d'origine nucléaire, sans qu'aucune date ferme n'ait encore été arrêtée pour relancer un secteur qui, jusqu'en mars 2011, fournissait à l'archipel 30% de son électricité. Le réacteur n°4 de la centrale nucléaire d'Ohi va être déconnecté dimanche soir du réseau électrique du pays puis arrêté pour des travaux de maintenance qui étaient prévus depuis un certain temps. Ce réacteur de la centrale d'Ohi, situé dans le département de Fukui près de la côte de la mer du Japon, est le seul des 50 réacteurs nucléaires japonais qui soit en service. La totalité avait été arrêtée après l'accident de la centrale de Fukushima en mars 2011, et il était le seul à avoir été redémarré. Le Japon a été en mai-juin 2012 sans énergie nucléaire pour la première fois depuis 1970. Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe, arrivé au pouvoir après sa victoire aux législatives de décembre dernier, affiche l'intention de relancer la filière nucléaire. Selon des sources au sein de l'industrie de l'atome, la centrale d'Ikata, dont l'opérateur est Shikoku Electric Power, celle de Sendei, opérée par Kyushu Electric's, et celle de Tomari (Hokkaido Electric) devraient être parmi les premières à redémarrer. Plusieurs opérateurs ont demandé en juillet dernier à pouvoir remettre en service certains réacteurs, en vertu des nouvelles réglementations décidées dans la foulée de la catastrophe de Fukushima, mais il leur sera difficile d'obtenir les feux verts nécessaires car l'instance de régulation du nucléaire s'efforce de montrer à une opinion publique sceptique voire inquiète qu'elle ne plaisante pas avec la sécurité. Les sondages montrent qu'une majorité de Japonais souhaitent que leur pays en finisse avec sa dépendance du nucléaire, et qu'ils s'opposent à une relance des réacteurs à l'arrêt. Osamu Tsukimori; Eric Faye pour le service français