Poutine accuse Kiev de crime grave contre les russophones

MOSCOU (Reuters) - Vladimir Poutine a estimé jeudi que l'envoi de forces armées dans l'est de l'Ukraine constituait un "nouveau crime grave" de la part des autorités de Kiev qu'il a appelées à s'asseoir à la table des négociations avec les représentants de la communauté russophone. Le président russe, qui s'adressait à la nation dans une allocution télévisée avant le début de la réunion quadripartite à Genève, a jugé que le nouveau gouvernement ukrainien ne cherchait pas à instaurer un dialogue avec les populations de l'est du pays. Selon lui, les autorités ukrainiennes gèrent mal la situation dans l'est de l'Ukraine et "tirent le pays vers le fond de l'abîme". "Au lieu de se rendre compte qu'il y a quelque chose qui cloche avec le gouvernement ukrainien et tenter un dialogue, ils menacent d'utiliser la force. C'est un nouveau crime grave de la part des actuels dirigeants de Kiev", a-t-il dit. Poutine a estimé que la réunion à quatre à Genève était "très importante parce qu'il est important que nous réfléchissions ensemble à la manière de sortir de la situation". Il a rappelé que la Russie et l'Ukraine possédaient un grand nombre d'intérêts communs et affirmé être certain qu'un terrain d'entente mutuelle serait trouvé avec l'Ukraine. "Nous ne pourrons pas faire l'un sans l'autre", a-t-il affirmé. Il a par ailleurs qualifié de "sottises" les accusations selon lesquelles des troupes russes seraient présentes dans l'est de l'Ukraine. "C'est une absurdité. Il n'y a pas ce genre d'unités russes dans l'est de l'Ukraine. Pas de forces spéciales, pas d'instructeurs. Ce sont tous des habitants locaux", a-t-il dit. (Pierre Sérisier pour le service français)