Paris-Téhéran, amitié impossible

Laurent Fabius à Genève, le 24 novembre 2013.

Laurent Fabius est la cible d’une campagne de dénigrement au moment où il tente un rapprochement avec l’Iran. Un épisode qui en rappelle d’autres.

Les Gardiens de la révolution, les pasdaran, n’apprécient guère la visite de Laurent Fabius, ce mercredi à Téhéran. Ils l’ont fait savoir via l’ex-représentant du Guide suprême au sein de ce corps d’élite, Mojtaba Zolnour, un religieux toujours très proche d’eux. Comme il est difficile pour les milieux radicaux et conservateurs d’attaquer directement l’accord sur le nucléaire puisqu’il a eu l’aval du numéro 1 iranien, le chef de la diplomatie française a été attaqué sur l’affaire du sang contaminé. Dans les années 80, quand Fabius était Premier ministre, des lots de sang contaminé ont été exportés en Iran, provoquant la mort de 125 personnes (chiffres iraniens).

Depuis, le ministre a été innocenté par la justice française mais l’affaire n’a pas été oubliée en Iran. En tout cas, elle permet aux milieux hostiles à l’accord de passer à l’offensive contre la France, considérée comme le maillon faible des «5 + 1» (les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne). Laurent Fabius «vient en ennemi dans notre pays» et «pendant la Semaine du soutien aux hémophiles, ce qui nous rappelle nos chers compatriotes qui sont morts à cause de l’importation de sang contaminé dont le principal responsable est Fabius», a ainsi accusé Mojtaba Zolnour, dont les propos sont cités par l’agence semi-officielle Fars, très proche des pasdaran. Sur le site conservateur Ahvaz Novin, une photo du ministre a été détournée pour le montrer couvert de sang, avec une étoile de David et l’inscription «wanted» (recherché).

La France, «le petit Satan»

Ce qui est reproché aussi à Fabius, c’est la position «très dure» qu’il a tenue pendant les négociations pour défendre, insistent les milieux radicaux, Israël et l’Arabie Saoudite. Mais tous les clans conservateurs ne participent pas à la campagne antifrançaise. Au Parlement, où les réformateurs sont très (...)

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