A Orléans, la mémoire retrouvée des enfants déportés

A Orléans, la mémoire retrouvée des enfants déportés

C’est une toute petite fille, une bouille ronde, coiffée pour la photo, un col Claudine, sa poupée pas loin. Son regard est étrange, comme si elle savait, à même pas 3 ans, la tragédie qui sera celle de sa très courte vie. Aline, née le 31 août 1939, est là, plantée dans la cour du tout jeune musée-mémorial (1) des 4 400 enfants juifs assassinés à Auschwitz après avoir été internés dans les camps du Loiret. Son père, Abraham, Juif polonais réfugié à Paris, avait été arrêté le 14 mai 1941, lors de la première grande rafle de Juifs en zone occupée orchestrée par l’Etat français. Aline et sa mère, raflées le 16 juillet 1942, seront déportées, gazées, le 31 août 1942, le jour des 3 ans de la petite. La petite Aline, photographiée de pied en cap dans la cour du musée, ouvert en janvier à Orléans, est un symbole de l’effroyable parcours des 4 000 enfants raflés en juillet 1942, depuis le Vél d’Hiv, où ils sont parqués pendant trois jours, jusqu’à Auschwitz, après avoir été abandonnés seuls pendant des semaines en août, suite au départ de leurs mères, dans ces camps du Loiret. Des conditions épouvantables, des gosses laissés à eux-mêmes (lire le témoignage ci-contre), dans un dénuement extrême. Mais c’est aussi le symbole de l’engagement du Centre d’études et de recherches sur les camps d’internement du Loiret (Cercil), qui conserve les photos d’Aline et sa famille, les lettres, les fiches d’internement. Comme de milliers d’autres. «A mon papa chéri». «Nous avons reçu en mars 1992 une lettre du demi-frère d’Aline, Marc, qui racontait l’histoire de sa famille : il avait joint cette photo de la petite, envoyée par sa mère à Abraham, alors interné à Pithiviers : "A mon papa chéri, ta petite Aline, 31-12-41"», raconte la présidente, Hélène Mouchard-Zay, ex-prof de lettres, fondatrice du Cercil, et fille de Jean Zay, un homme politique (2) de l’entre-deux-guerres, haï par Vichy et abattu par la milice en 1944. Le musée a une raison d’être aussi simple que le (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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