Omar el-Béchir défie (encore) la CPI

Omar el-Béchir à l'Union africaine, dimanche. L'Afrique du Sud garantissait l'immunité à tous les convives.

Présent à Johannesburg pour le 25e sommet de l’Union africaine, le président soudanais a quitté librement l'Afrique du Sud, pourtant tenue de l'extrader par la Cour pénale internationale.

Le président soudanais Omar el-Béchir a quitté l’Afrique du Sud. En même temps que son jet privé, qui a décollé d’une base militaire de Pretoria lundi en début d’après-midi, se sont envolés les espoirs de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye de mettre la main sur le chef d’Etat qui la nargue depuis des années. C’est un bras de fer juridico-diplomatique qui s’est joué. La CPI a demandé au gouvernement sud-africain de lui livrer Omar el-Béchir, présent à Johannesburg pour le 25e sommet de l’Union africaine (UA) qui s’y tenait dimanche et lundi.

«Crimes de guerre» et «génocide»

L’Afrique du Sud, Etat membre de la CPI, est légalement tenue d’arrêter ceux recherchés par le tribunal et de procéder à leur extradition. «Il n’existe aucune ambiguïté ou incertitude quant à l’obligation incombant à la République d’Afrique du Sud d’arrêter et de remettre immédiatement Omar el-Béchir à la Cour», a déclaré la CPI dans un communiqué. Mais le gouvernement sud-africain avait accordé, avant le début du sommet de l’UA, l’immunité à tous les dirigeants et diplomates qui y assistaient. Une promesse sans fondement juridique, selon les experts. «L’Union africaine est une organisation politique. Or l’Afrique du Sud, en tant qu’Etat souverain, a signé volontairement le traité de Rome et a dès lors l’obligation de coopérer avec la CPI», dit Jemima Njeri, chercheuse auprès de l’Institut des études de sécurité de Pretoria.

La Cour pénale internationale a émis deux mandats d’arrêt à l’encontre d’Omar el-Béchir, un en 2009 pour «crimes de guerre» et le second, un an plus tard, pour «génocide», dans le conflit au Darfour — une région de l’Ouest du Soudan — qui a fait plus de 300 000 victimes.

Depuis, le chef d’Etat de 71 ans a considérablement limité ses déplacements, a évité les pays où le risque (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

«Le cas Omar el-Béchir souligne la faiblesse de la Cour pénale internationale»
Le Tchad frappé par un double attentat meurtrier
Israël interdit la venue d'un enquêteur de l'ONU censé enquêter dans les territoires palestiniens
Retour aux sources de l'Afrique à l'Elysée
Libye : le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar aurait été tué par une frappe américaine