Vladimir Poutine optimiste sur un accord avec l'Iran

Le président russe Vladimir Poutine s'est montré confiant sur une issue positive des négociations sur le nucléaire iranien, à l'issue d'une rencontre à Moscou avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a, lui, laissé entendre que l'exemple syrien apportait quelque espoir. /Photo prise le 20 novembre 2013/REUTERS/Maxim Shemetov

MOSCOU (Reuters) - Vladimir Poutine s'est montré confiant sur une issue positive des négociations sur le nucléaire iranien, à l'issue d'une rencontre à Moscou avec Benjamin Netanyahu qui a, lui, laissé entendre que l'exemple syrien apportait quelque espoir. Le Premier ministre israélien a fait le déplacement de Moscou pour tenter de persuader le président russe d'assortir tout accord avec Téhéran sur le nucléaire iranien de conditions draconiennes. Benjamin Netanyahu s'est lancé sur ce dossier dans une vaste offensive diplomatique, commencée dimanche avec la réception de François Hollande à Jérusalem et qui se poursuivra vendredi par celle du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Benjamin Netanyahu aura alors rencontré des responsables de trois des six pays engagés depuis mercredi à Genève dans une troisième session de pourparlers avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien. A l'issue de sa rencontre en soirée avec le chef du gouvernement israélien, Vladimir Poutine a dit son espoir de voir aboutir ces négociations de Genève. "J'espère que les discussions qui ont repris aujourd'hui à Genève produiront un résultat", a simplement déclaré le président russe, précisant qu'il avait eu une discussion approfondie et détaillée avec son visiteur. Benjamin Netanyahu a de son côté indiqué que l'accord conclu sur la destruction de l'arsenal chimique syrien donnait des raisons d'espérer en une issue similaire concernant le potentiel nucléaire iranien. "Je pense que nous pouvons tirer des conclusions sérieuses de la résolution à laquelle sont parvenues les grandes puissances sur les armes non-conventionnelles syriennes", a-t-il dit. "DÉSARMEMENT COMPLET" "Dans le cas de la Syrie, la Russie et les autres puissances ont à juste titre insisté sur un désarmement complet de la Syrie", a ajouté le Premier ministre israélien. Les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Chine - et l'Allemagne), soucieux de mettre fin à un long bras de fer avec Téhéran et d'éviter un embrasement du Moyen-Orient, avaient failli arracher au début du mois des concessions sur les activités nucléaires des Iraniens en échange d'un allègement des sanctions de la communauté internationale. Israël, qui possède la bombe atomique sans l'admettre officiellement, considère qu'un Iran détenteur d'une arme nucléaire constituerait une menace de mort pour son existence et exige le démantèlement des sites d'enrichissement nucléaire de la République islamique. Benjamin Netanyahu affirme que le compromis en cours de négociation, dont les termes n'ont pas été rendus publics, permettrait toujours à l'Iran de fabriquer la bombe atomique dans un délai assez court. Il n'a pas exclu une intervention militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes en cas d'accord "excessivement mauvais" à Genève. La Russie, qui a construit la première centrale nucléaire iranienne et entretient avec Téhéran des rapports bien meilleurs que les pays occidentaux, se dit beaucoup moins soupçonneuse qu'Israël sur les intentions iraniennes. "Notre tâche est de faire douter les Russes, comme nous l'avons fait avec les autres protagonistes", explique le vice-ministre des Affaires étrangères, Ze'ev Elkin, qui accompagne Benjamin Netanyahu à Moscou. Alexei Anishchuk; Pascal Liétout et Guy Kerivel pour le service français