Navalny dénonce le coût des JO, accuse Poutine de corruption

Le militant anticorruption Alexeï Navalny, un des critiques les plus virulents de Vladimir Poutine, a accusé lundi le président russe d'avoir dépensé bien plus qu'annoncé pour organiser les Jeux olympiques de Sotchi et d'en avoir fait profiter des politiciens et des hommes d'affaires. /Photo prise le 27 janvier 2014/REUTERS/Maxim Shemetov

MOSCOU (Reuters) - Le militant anticorruption Alexeï Navalny, un des critiques les plus virulents de Vladimir Poutine, a accusé lundi le président russe d'avoir dépensé bien plus qu'annoncé pour organiser les Jeux olympiques de Sotchi et d'en avoir fait profiter des politiciens et des hommes d'affaires. Figure de proue des manifestations anti-Poutine de 2011 et 2012, Alexeï Navalny a compilé sur un site internet (sotchi.fbk.info) toutes les données qui ont été supprimées, selon lui, du budget russe et des bilans des entreprises de travaux publics. "Les dépenses consenties par la Russie ont déjà atteint 50 milliards de dollars (36,5 milliards d'euros), ce qui rend les Jeux de Sotchi cinq fois plus coûteux que les Jeux de Vancouver (en 2010)", écrit l'opposant russe sur son site. Alexeï Navalny accuse le chef du Kremlin, qui a engagé son prestige politique et personnel dans cet événement, d'avoir permis à certains de ses alliés de s'enrichir en leur octroyant des contrats publics pour la construction des infrastructures de Sotchi à des prix nettement supérieurs à ceux du marché. "L'ensemble du projet Sotchi a été conçu non seulement pour organiser les Jeux olympiques mais aussi pour permettre à une poignée de proches de Poutine de s'enrichir", affirme-t-il. Vladimir Poutine a rejeté ces accusations, assurant ne pas avoir vu "le moindre signe de corruption à grande échelle" dans la station touristique de la mer Noire. Selon le président russe, les préparatifs des JO, qui s'ouvriront le 7 février, ont coûté 6,5 milliards de dollars (4,75 milliards d'euros). Ces chiffres contredisent ceux qu'avait avancés l'an dernier le vice-Premier ministre, Dimitri Kozak, qui avait évoqué une facture de 50 milliards de dollars pour les infrastructures de la région de Sotchi et les installations olympiques. Thomas Grove; Tangi Salaün pour le service français