Mediator: qui sont les responsables? Qui sont les coupables?

La prochaine indemnisation des victimes relance la polémique: toutes les lumières sont bien loin d'être faites sur les différentes responsabilités dans cette affaire. Au-delà des Laboratoires Servier, les responsables de l'administration sanitaire et les médecins prescripteurs vont-ils devoir payer? Le Mediator ne cesse de nous ramener vers le passé. Cette affaire tentaculaire, véritable bombe sanitaire à fragmentation nous renvoie aujourd'hui au célèbre «responsable mais pas coupable»; une formule publiquement prononcée (en novembre 1991 sur TF1) par Georgina Dufoix. Cette proche de François Mitterrand était alors accusée de ne pas avoir su, en temps et en heure, prévenir la contamination par le virus du sida de personnes hémophiles et transfusées quand elle était (de juillet 1984 à mars 1986) ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale du gouvernement de Laurent Fabius. «Responsable mais pas coupable»? Une formule alors difficilement compréhensible par tous ceux qui n'avaient pas fait d'études approfondies de droit ou de philosophie. Que voulait-elle dire précisément? Que l'on pouvait dissocier la responsabilité collective de la culpabilité individuelle? Qu'il était possible de faire le partage entre la morale et le juridique? A dire vrai beaucoup ne virent là qu'une manière, pour un éminent responsable politique, de botter en touche, de refuser d'endosser le rôle du bouc émissaire. L'imbroglio de l'indemnisation Au fil du temps toutes les crises (ou scandales) sanitaires renvoient peu ou prou à une même donne, aisément compréhensible: la quête collective par les victimes des responsables de leurs maux. Cette quête est le plus souvent aidée par la voie médiatique avant d'emprunter la voie judiciaire. Mais le temps de la justice n'étant ni celui de la politique ni celui de la compassion, il arrive que la puissance publique anticipe en instituant dans une relative urgence -au vu de l'émotion (...) Lire la suite sur Slate.fr