Le maire de Sevran débute une grève de la faim pour sauver sa ville

Stéphane Gatignon

Sevran (Seine-Saint-Denis) est une ville exsangue dont le maire, Stéphane Gatignon (EELV) a commencé, vendredi 9 novembre, une grève de la faim afin d'obtenir une aide de l'Etat pour obtenir un budget "digne de ce nom". Il réclame exceptionnellement 5 millions d'euros supplémentaires au nom de la DSU (dotation de solidarité urbaine) pour 2013, sans quoi il risque de devoir "mettre la clé sous la porte".

Avec des sources de revenus limitées et un taux de chômage élevé, la ville cumule les handicaps. Son budget était de 69 millions d'euros en 2011, les recettes de fonctionnement de Sevran sont inférieures de 35% à la moyenne des villes de taille équivalente, selon les calculs de la mairie.

Fatigué d'alerter dans le vide et afin de lutter contre ces inégalités, Stéphane Gatignon a choisi de faire une grève de la faim, comme le montre une lettre publiée sur le site de la mairie. "Assez d’iniquité ! Assez d’hypocrisie !", crie le maire désespéré, qui voit dans cette action "son devoir" et un moyen de se "battre pour la dignité" de sa ville.

Une tente devant le Palais Bourbon

Il dénonce un combat annuel vieux de "plus de dix ans" pour que sa "commune ait un budget digne de ce nom" et faire reculer "le ghetto qui nous menace". Le maire s'est installé dans une tente face au Palais Bourbon, rapporte "Le Parisien", avec une banderole sur laquelle on peut lire : "Les budgets des communes pauvres ont besoin de solidarité face à la crise".

La ville a été fortement touchée par la désindustrialisation des années 1980 et 1990. Les chiffres clefs montrent les difficultés qu'elle traverse :

  • Son "potentiel financier", indicateur des ressources potentielles d'une collectivité (...)

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