Un médecin très lié aux labos

Dans le monde médical, on dirait que Jérôme Cahuzac est passé comme à travers. A part Brice Gayet, chirurgien à l’Institut mutualiste Montsouris à Paris et ex-membre du cabinet de Bernard Kouchner, il a très peu d’amis dans ce milieu. Médecin, chef de clinique, il a pourtant commencé sa carrière en chirurgie viscérale à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine). Puis la politique l’a pris : en 1988, il entre au cabinet du ministre de la Santé Claude Evin, où il est notamment en charge de l’industrie pharmaceutique.

C’est sa seconde carrière médicale qui lui pose problème aujourd’hui. Quand Evin est remercié en 1991, Cahuzac a voulu revenir par la grande porte dans le monde hospitalier, en cherchant à se faire nommer professeur. Echec. Il n’avait pas le profil et avait beaucoup d’ennemis, vu son caractère peu conciliant. C’est ainsi qu’il a bifurqué vers la chirurgie esthétique, et la greffe de cheveux, avec sa femme. Son avocat assure que l’essentiel de l’argent qu’il a déposé en Suisse vient de cette activité. Selon Mediapart, Cahuzac proposait à ses clients de payer en espèces.

Mais ses relations les plus sulfureuses sont celles que Cahuzac a nouées avec les labos. Il s’est mis à leur service en 1993 en créant la société Cahuzac Conseil, qui a facturé près d’un million d’euros d’honoraires jusqu’en 2002. Comme l’a révélé le Parisien, Cahuzac a conseillé Pfizer. Il a aussi travaillé pour Daniel Vial, l’un des principaux lobbyistes de l’industrie pharmaceutique. Selon Mediapart, Jérôme Cahuzac a, via Daniel Vial, conseillé le labo français Innothera. Le PDG de cette firme lui aurait même fait un très beau cadeau, en lui prêtant son yacht de 37 mètres pour qu’il y passe des vacances en Corse.

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