A Lille, refoulés de boîte en bar

Pierrot Joseph, assistant social, l'un des refoulés.

Le 16 mars, quatre Haïtiens en formation à Roubaix se sont vu refuser l’accès à quatre boîtes de nuit, quand leurs amis blancs ont pu entrer. Ils ont décidé de rendre l’affaire publique.

Ils sont noirs, haïtiens, ils ont été refoulés à l’entrée de quatre discothèques et bars de nuit à Lille, le même soir. A chaque fois, leurs amis blancs, entrés sans problème, sont ressortis les rejoindre sur le trottoir. C’était le 16 mars au Latina Café, à la Boucherie, au Network, à l’Entrepôt. Les quatre Haïtiens - deux policiers, un psychologue et un assistant social - sont en formation à l’Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) de Roubaix pour créer le premier centre éducatif fermé dans leur pays.

Abasourdis, avec leurs amis éducateurs-stagiaires de la PJJ sortis avec eux ce soir-là, ils reviennent sur les faits : «On se connaissait depuis dix jours, on avait sympathisé. C’était leur dernier week-end avec nous. On a voulu leur montrer Lille la nuit, raconte Marion Schmidt. C’est nous qui avons insisté. On culpabilise de leur avoir fait subir ça.»

«Pointé du doigt»

La soirée commence à minuit. Ils sont douze, direction le Latina Café. Le vigile bloque tous les Haïtiens, laisse entrer les Français. Junior Desruisseaux, un des deux policiers haïtiens, précise : «Un agent de sécurité m’a personnellement pointé du doigt.» A l’intérieur, Marion Schmidt demande à voir le patron. «Il m’a dit : "Ouais, ouais, la discrimination, bla-bla !" Et puis un employé m’a dit qu’ils ne laissaient pas entrer les Noirs quand ils sont en groupe.»

Tout le monde ressort, direction la Boucherie. Là encore, les Haïtiens sont bloqués, au motif qu’ils ne sont «pas bien habillés». Au téléphone, dix jours après les faits, la patronne, Camille Carton, est scandalisée qu’on puisse la soupçonner de discrimination. «Venez à la Boucherie, vous verrez, il y a des gens de toutes origines.» C’est vrai. Pareil au Latina, à l’Entrepôt et au Network, d’ailleurs. De même qu’on peut (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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