L'expérience Séralini sur les OGM et les rats, même désavouée, doit être reproduite

L'expérience Séralini sur les OGM et les rats, même désavouée, doit être reproduite

C'était une publication-phare, une étude en passe de devenir culte. Bientôt elle n'existera plus. Elle avait marqué les mémoires avec ses illustrations photographiques: des rats de laboratoire porteurs de monstrueuses tumeurs cancéreuses. Ces animaux avaient été nourris avec un maïs transgénique plus ou moins associé à l'herbicide Roundup, deux produits commercialisés par la multinationale Monsanto. Il faut désormais oublier ces images: bientôt cette étude n'aura jamais existé. Le rédacteur en chef de la revue Food and Chemical Toxicology vient de décider qu'il allait «rétracter» la publication faite dans ses colonnes en septembre 2012 par le Pr Gilles-Eric Séralini et son équipe de l'Université de Caen. Ce coup de théâtre soulève une question pratique de taille. La controverse déclenchée par la publication française avait conduit, après bien des atermoiements, à dégager cinq millions d'euros sur des fonds publics: trois millions par l'Union européenne, deux millions par le gouvernement français. Il s'agissait d'une part de reproduire l'expérience contestée avec de meilleures garanties méthodologiques. Il s'agissait aussi de répondre aux critiques récurrentes faites à un secteur essentiel de la toxicologie alimentaire: les procédures d'expertises destinées à vérifier sur l'animal l'innocuité des OGM destinés aux consommations animales et humaines. L'Agence européenne en charge de la sécurité alimentaire (EFSA) avait déjà défini le cadre des futures études. Il s'agissait de définir les principes directeurs qui aideront les scientifiques à mener des «études sur deux ans» portant sur des «aliments entiers». Objectif: évaluer le risque de cancer et/ou de toxicité que présente la consommation de longue durée de nouveaux aliments pour l'homme. Une rétractation non frauduleuse La donne a désormais radicalement changé. Va-t-on décider, à Bruxelles et à Paris, qu'il n'est plus nécessaire (...) Lire la suite sur Slate.fr