Le Brésil choisit Saab, nouvelle déconvenue pour le Rafale

Des officiers brésiliens ont annoncé lors d'une conférence de presse que le Brésil avait choisi d'équiper son armée de l'air avec les chasseurs Gripen NG construits par Saab. L'armée de l'air brésilienne doit désormais ouvrir des négociations avec Saab pour finaliser sa commande. /Photo d'archives/REUTERS/Michael Buholzer

BRASILIA (Reuters) - Le Brésil a annoncé mercredi qu'il avait choisi d'équiper son armée de l'air avec les chasseurs Gripen NG construits par Saab au détriment des avions proposés par le français Dassault et l'américain Boeing. Il s'agit là d'une nouvelle déconvenue pour le français Dassault Aviation qui a jusque là toujours échoué à vendre le Rafale à l'export. L'armée de l'air brésilienne doit désormais ouvrir des négociations avec Saab pour finaliser sa commande. L'avionneur brésilien Embraer sera le principal partenaire local du suédois. L'octroi de ce contrat à Saab, évalué à 4,5 milliards de dollars jusqu'à 2023, est également une désillusion pour Boeing, présenté comme grand favori jusqu'aux révélations de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden qui ont rafraîchi les relations entre Brasilia et Washington. Selon les articles parus dans la presse et s'appuyant sur les documents divulgués par Edward Snowden, la NSA a surveillé les courriels, les SMS et les appels téléphoniques de la présidente brésilienne et de ses conseillers. "Le problème de la NSA a ruiné (les chances) des Américains", a déclaré une source gouvernementale brésilienne qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat. En plus de la somme de 4,5 milliards de dollars, ce contrat procurera d'autres rentrées pour Saab liées à de nouvelles livraisons et aux contrats de services. L'Elysée espérait changer la donne au Brésil grâce aux transferts de technologie prévus par l'offre française et en mettant en avant les accords qui unissent par ailleurs la France et le Brésil dans les hélicoptères de transport militaire ou les sous-marins d'attaque. L'Inde pourrait toutefois mettre un à terme à cette disette. Des négociations exclusives sont en cours depuis janvier 2012 en vue d'un contrat géant de 126 avions qui pourrait aboutir en 2014. Le Rafale est également sur les rangs aux Emirats arabes unis, au Qatar et en Malaisie. L'armée française est pour l'instant la seule à utiliser l'avion de chasse dont la performance technologique est reconnue. Dans la loi de programmation militaire pour 2014-2019, le gouvernement fait le pari que l'appareil remportera au moins deux contrats à l'export. Alonso Soto et Jeferson Ribeiro, Nicolas Delame pour le service français