La théorie du genre pas enseignée à l'école, dit Vincent Peillon

Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a démenti mardi que la théorie du genre soit enseignée à l'école, contrairement à une rumeur propagée par des milieux d'ultra-droite et qui s'est répandue chez des parents d'élèves. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a démenti mardi que la théorie du genre soit enseignée à l'école, contrairement à une rumeur propagée par des milieux d'ultra-droite et qui s'est répandue chez des parents d'élèves. Cette rumeur a coïncidé avec le lancement d'une expérimentation à la rentrée dans 10 académies pour corriger les inégalités entre les sexes dès le plus jeune âge. "Dans notre pays, il y a trop d'inégalités entre les hommes et les femmes", a expliqué Vincent Peillon lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, tout en réfutant avec force un lien avec la théorie du genre. "N'écoutez pas ceux qui veulent semer la division et la haine dans les écoles", a-t-il ajouté. Des parents d'élèves ont refusé de mettre leurs enfants à l'école le 24 janvier après avoir reçu des SMS affirmant que les enseignants allaient apprendre la théorie du genre aux enfants et les invitant à boycotter la classe un jour par mois. Le syndicat SNUipp-Fsu a dénoncé une "campagne mensongère et réactionnaire" qui a "malheureusement eu des premiers effets dans quelques écoles de certains départements avec des chiffres d'absentéisme importants". Farida Belghoul, une proche d'Alain Soral, essayiste se disant "nationaliste de gauche" mais appartenant à la mouvance d'extrême droite, a dit être en partie à l'origine de cet appel au boycott de l'école sur le site zamanfrance.fr. "La théorie du genre avance à visage masqué derrière l'égalité. J'espère alerter des parents qui ne sont pas informés des plans du gouvernement en jetant la lumière sur ce projet, afin que ces parents puissent défendre leurs enfants", dit-elle. Des mouvements comme Civitas affirment également que l'Education nationale diffuse en catimini une "idéologie du genre" sous la pression de mouvements gay et lesbiens. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol s'élève pour sa part contre la diffusion de tracts affirmant qu'elle considérerait que "les enfants appartiennent à l'Etat", insinuant ainsi qu'elle nierait tout droit à la famille. "Je n'ai jamais (...) tenu de tels propos", écrit-elle dans un communiqué. "Cette citation est une falsification et une manipulation comme l'est la campagne d'opinion menée contre le soi-disant enseignement de la théorie du genre qu'elle est censée illustrer." Gérard Bon, édité par Yves Clarisse