La France réclame l'aide de ses alliés européens en Afrique

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé jeudi les autres pays européens à s'engager davantage pour la sécurité en Afrique à l'occasion d'une réunion des ministres de la Défense de l'Union européenne à Riga, la capitale lettonne. /Photo prise le 14 novembre 2014/REUTERS/Stéphane Mahé

par Adrian Croft et Aija Krutaine RIGA (Reuters) - Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé jeudi les autres pays européens à s'engager davantage pour la sécurité en Afrique à l'occasion d'une réunion des ministres de la Défense de l'Union européenne à Riga, la capitale lettonne. Après les attentats de Paris, Bruxelles et Copenhague, il n'y a plus de véritable distinction entre la sécurité intérieure et la sécurité extérieure, a fait valoir Jean-Yves Le Drian. "Nous devons agir à la fois dans nos territoires et sur les théâtres de crise. En conséquence, la charge de la sécurité européenne doit être équitablement répartie. J'en appelle à la solidarité", a dit le ministre français. A titre d'exemple, il a expliqué que l'UE avait du mal à rassembler 60 experts pour une mission d'entraînement militaire en République centrafricaine. L'UE, a-t-il fait valoir, dispose d'une force de réaction rapide de 2.000 hommes, mais elle n'a jamais été utilisée. Le dossier libyen a été abordé lors de la réunion - l'UE, a dit Jean-Yves Le Drian, espère que les efforts de l'Onu pour mettre fin au conflit seront payants - mais il n'a pas été question d'intervention militaire. La diffusion dimanche par l'EI d'une vidéo montrant la décapitation de 21 chrétiens coptes égyptiens enlevés en Libye a mis en lumière le danger posé par l'EI dans ce pays en proie au chaos. Selon un diplomate français qui a requis l'anonymat, Paris demande depuis six mois au service diplomatique de l'UE de se préparer à une issue positive ou négative aux efforts de paix de l'Onu en Libye "et nous n'avons rien sur la table pour l'instant". Il y a désormais une menace immédiate liée à la présence des forces djihadistes en Libye, a-t-il dit. Ils "ont une cible claire, à savoir l'Europe". La France n'est pas favorable à l'option militaire en Libye, mais, en cas de succès de la médiation des Nations unies, "nous aurons besoin d'un suivi important, peut-être d'une présence militaire sur le terrain, et nous devons nous préparer pour cela", a-t-il dit. A propos de Boko Haram qui, dit-il, est "sans doute en train de devenir la principale menace pour la sécurité en Afrique", la France demande au Royaume-Uni d'être "davantage pro-actif sur la question" et de travailler avec les pays voisins pour juguler la menace. (Danielle Rouquié pour le service français)