La crise grecque fait plonger les Bourses européennes

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes reculent nettement lundi à mi-séance et Wall Street est attendue en baisse après la soudaine aggravation de la crise grecque au cours du week-end, qui confronte la zone euro au risque inédit de perdre l'un de ses membres.

Tous les indices sectoriels reculent, notamment les banques (-3,41%) avec les titres Banco Santander, Deutsche Bank, BBVA, BNP Paribas, Unicredit, Société Générale et Intesa SanPaolo affichant les sept plus fortes baisses de l'indice EuroStoxx50 des principales valeurs de la zone euro.

À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 3,55% à 4.879,35 points vers 12h30. À Francfort, le Dax cède 3,45% et à Londres, le FTSE perd 1,78%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro, en passe de connaître sa pire journée depuis fin 2011, est en recul de 3,89% et le FTSEurofirst 300 de 2,49%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse.

La Bourse d'Athènes est fermée sur décision du gouvernement d'Alexis Tsipras, qui a aussi instauré un contrôle des capitaux après l'échec des discussions entre la Grèce et ses partenaires de la zone euro sur les moyens de fournir à Athènes les liquidités nécessaires au remboursement de 1,6 milliard d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI) mardi.

Ce défaut de paiement risque de conduire la Grèce hors de la zone euro, laquelle plongera alors dans l'inconnu.

L'euro faiblit face au dollar mais limite ses pertes à 0,5%, légèrement au-dessus de 1,11 dollar.

Les obligations souveraines des pays de la zone euro aux finances jugées les moins solides subissent l'onde de choc de la crise grecque et l'écart de rendement entre les papiers à 10 ans italien, espagnol et portugais, d'une part, et le Bund allemand, d'autre part, se creuse nettement.

Les voyagistes comme TUI (-6,74%) pâtissent aussi de la crise grecque, à laquelle s'ajoutent les craintes sur l'activité touristique provoquée par l'attentat de vendredi à Sousse, en Tunisie.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)