Une Indienne bannie revient dans la course

Dutee Chand (à gauche) après sa médaille de bronze sur 200 m aux championnats d'Asie d'athlétisme, en juillet 2013/Manjunath KIRAN

Hormones. Dutee Chand, suspendue pour un taux de testostérone naturellement élevé, a choisi de se battre.

Exclue des compétitions cet été pour un niveau de testostérone jugé trop élevé, la sprinteuse indienne Dutee Chand, 18 ans, pourrait contre-attaquer en contestant une politique que beaucoup jugent discriminatoire. Chand est victime des règlements de 2011 du Comité international olympique (CIO) et de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme, qui interdisent de compétitions les femmes dépassant le taux de 10 nanomol de testostérone par litre.

Dutee Chand a subi un test cet été et, le 16 juillet, sa fédération l’a éjectée de l’équipe qui partait aux Jeux du Commonwealth à Glasgow. Bannie de toute compétition, elle ne pourrait concourir à nouveau que si elle accepte «une aide médicale appropriée» : une opération mutilante ou un traitement par médicaments.

Ethique. Sans qu’on sache ce qui cause chez Chand «l’excès d’androgène» constaté, les femmes concernées par ce phénomène sont souvent objet d’une «hyperandrogénie». Certaines sont XY, comme des hommes, et ont des mini-testicules non descendus. Dites «intersexuées» ou ayant un «trouble de la différenciation sexuelle», elles sécrètent naturellement des taux élevés de testostérone. Le monde sportif considère qu’elles en tirent un avantage indu, ce qui n’est pas scientifiquement prouvé, et même contesté, d’autant qu’elles n’ont ni triché sur leur genre - la grande crainte des instances du sport - ni eu recours au dopage.

Mais on leur propose, sans égard pour l’éthique médicale, de passer sur le billard pour une clitoridectomie (ablation du clitoris), une gonadectomie (ablation des testicules), avec prise d’œstrogènes. Parfois, les athlètes acceptent, pour continuer leur sport : quatre au moins l’ont fait (lire Libération du 14 mai). Ou bien elles arrêtent et on ne le sait pas, ces cas restant secrets.

Mais l’affaire de Chand est publique et elle aurait décidé de ne pas se laisser faire. Dans le journal (...)

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