Hollande met la balle au centre

Mardi, lors de la conférence de presse. A l'Assemblée, où des députés regardaient les voeux de Hollande, le New Deal du Président a été accueilli par un grand silence.

En annonçant une réduction des dépenses publiques et la suppression des cotisations familiales pour les entreprises, le Président tend une perche au centre droit. Au risque de déstabiliser son propre camp.

On dit que la nuit porte conseil. Elle peut aussi receler son lot de cauchemars chez les socialistes. Attablé à un comptoir du VIIe arrondissement de Paris, hier matin, un ministre ressasse la conférence de presse présidentielle de la veille en touillant son café. «Tu te rends compte, pas un mot pour les nôtres», lâche-t-il, le regard vide. Mais beaucoup pour les autres… entendre, le centre droit. Si l’Elysée réfute tout «débauchage électoral», il n’est pas interdit de chercher à déstabiliser la toute nouvelle alliance entre l’UDI et le Modem et à provoquer un débat à l’UMP à quelques semaines des municipales et des européennes en proposant un contrat aux patrons, inédit à gauche. «C’est une démarche politique décisive pour le pays par rapport à laquelle chacun devra se situer. Et si cette démarche suscite un rassemblement au-delà de la gauche, tant mieux», explique-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat.

«Responsabilité». Devant ses proches, Stéphane Le Foll, membre du premier cercle présidentiel, ne dit pas autre chose, jurant que la recomposition politique peut être une conséquence mais pas le but de l’opération. «Si les centristes passent à la responsabilité plutôt qu’à la critique bête et méchante, on ne va pas s’en plaindre», dit-on chez le ministre de l’Agriculture. Et certains semblent prêts à franchir le gué, comme Jean-Louis Borloo à l’UDI ou François Baroin, Jean-Pierre Raffarin et Bruno Le Maire à l’UMP (lire ci-contre), autant de figures de droite que le sénateur hollandais André Vallini range désormais dans la catégorie «opposants constructifs».

A l’Assemblée, hier, Jean-Marc Ayrault a donc appelé la droite à «être au rendez-vous du pacte de responsabilité» proposé par Hollande - suppression des cotisations familiales pesant sur les entreprises et (...)

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