A Guéret, la misère entre les murs

A Guéret, samedi. Dans les quartiers Madeleine-Chapelle et Docteur Brézard.

Les poches d’extrême pauvreté de la ville, invisibles de l’extérieur, vont bénéficier du nouveau dispositif.

C’est jour de foire à Guéret. Les camelots ont investi les rues et déployé paires de charentaises - «deux pour le prix d’une» - et fromage de ferme. On s’interpelle par son prénom et on se demande des nouvelles du dernier. Au loin : les pâturages où mûrit l’or du pays, la limousine. Le cliché s’arrête ici. La nouvelle géographie des zones prioritaires (lire page 2) a mis en évidence, dans cette préfecture de 14 000 âmes, des «habitats verticaux» concentrant une misère cachée mais bien réelle.

«On est fatigué des lieux communs attachés à Guéret», confesse Danielle Vinzant, adjointe à la cohésion sociale. Alors quand ils ont appris que la commune allait rentrer dans le dispositif «politique de la ville», les élus ont accueilli la nouvelle comme une bénédiction. «Quelle que soit l’aide que nous recevrons, elle sera utile et servira en priorité à donner du travail à nos jeunes», lance le député et maire (PS) Michel Vergnier.

A Pommeyroux, Pierrebourg, Sylvain-Blanchet, Madeleine-Chapelle ou Docteur Brésard, les quartiers en difficulté qui comptent environ 700 logements, vous ne verrez ni jeunes squattant les cages d’escaliers ni carcasse de voiture incendiée. Les immeubles sont coquets. Sept étages au plus, peinture propre et équipements sportifs de pointe. Mais la première caractéristique, ici, c’est l’extrême pauvreté : environ 11 000 euros de revenu annuel par actif. Avec un taux de familles monoparentales de plus de 20% contre 13% en moyenne en France, un chômage des jeunes qui dépasse de 5 points le taux national, et un chômage des actifs qui atteint parfois les 40% : l’autre visage de Guéret est celui d’une poudrière enclavée dans une poche rurale. Selon le directeur de la mission locale, Lionel Pommeray, «les problématiques qui se posent à nos jeunes sont les mêmes que celles des gamins de banlieue parisienne. Elles ne s’expriment pas de la même façon, mais (...)

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