Greenpeace sur la Tour Eiffel pour défendre ses militants

Un militant de Greenpeace s'est suspendu samedi à la Tour Eiffel pour réclamer la libération d'une trentaine de membres de l'organisation détenus en Russie après une action sur une plate-forme pétrolière de Gazprom, dans l'Arctique. /Photo prise le 26 octobre 2013/REUTERS/Christian Hartmann

PARIS (Reuters) - Un militant de Greenpeace s'est brièvement suspendu samedi à la Tour Eiffel pour réclamer la libération d'une trentaine de membres de l'organisation détenus en Russie après une action sur une plate-forme pétrolière de Gazprom, dans l'Arctique. Greenpeace a annoncé que le militant avait été délogé par les pompiers deux heures après le début de cette action. Les militants, parmi lesquels figurent un Français, ont été arrêtés en septembre et inculpés dans un premier temps d'acte de piraterie, un délit puni de 15 ans de prison en Russie. Après une requalification des chefs d'inculpation, ils sont désormais poursuivis pour vandalisme. La société d'exploitation de la Tour Eiffel a déploré cette action "qui, quoi qu'on en pense sur le fond", a empêché l'ouverture du monument au public et annoncé qu'elle porterait plainte. Elle précise dans un communiqué qu'une enquête interne est en cours pour déterminer "quels ont été les moyens d'action utilisés" par Greenpeace "malgré les mesures de sécurité en place." L'ONG avait déjà interpellé dans une lettre le président François Hollande pour lui demander d'intervenir en faveur de la libération des militants, lorsque les Pays-Bas avaient réclamé une procédure internationale d'arbitrage. "Nous sommes ici pour demander au gouvernement français de faire tout son possible pour obtenir la libération de nos 28 militants et des deux journalistes qui sont incarcérés en Russie depuis maintenant 28 jours", a déclaré sur place Cyrille Cormier de Greenpeace France. "Nous demandons à Jean-Marc Ayrault de demander leur libération au président (Vladimir) Poutine", a-t-il ajouté. Le Premier ministre se rendra en Russie mercredi et jeudi. En visite à Moscou mi-octobre, la chancelière allemande Angela Merkel avait fait part de son inquiétude à Vladimir Poutine, plaidant pour que l'affaire soit résolue rapidement. En France, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a affirmé que le pays intervenait auprès de la Russie pour qu'une solution soit apportée à ce dossier, sans donner plus de précisions. Le tribunal de Mourmansk devant lequel se déroule la procédure a refusé les demandes de remise en liberté sous caution présentées par plusieurs des militants détenus, qui encourent désormais sept ans de prison. La plate-forme pétrolière "Prirazlomnaïa" est située dans la zone Arctique, un lieu que les écologistes jugent sensible pour la protection de la biodiversité. Marion Douet et Alexandria Sage, avec Thierry Chiarello; édité par Gérard Bon