Gamma over pour Marie-Laure de Decker

Procès . Membre de l’agence pendant quarante ans, la photographe qui réclamait restitution de ses clichés se retrouve à devoir verser 10 000 euros de frais de justice. Une situation absurde.

Pour Marie-Laure de Decker, 2013 est une année de montagnes russes. Le mois dernier, ce grand nom du photojournalisme devenait - après Raymond Depardon, Marc Riboud et Stanley Greene - celui de la quatrième lauréate du prix Planète-Albert-Kahn, louée pour «son talent et son courage», honorée comme une «grande et belle photographe, fragile et émotive, se rasant la tête pour passer inaperçue au milieu des GI, saisissant au vif l’absurdité et la folie des hommes».

Cette absurdité, Marie-Laure de Decker en découvre aujourd’hui une autre facette, en justice cette fois. Non seulement la photographe ne peut pas rentrer en possession des images couleurs qu’elle a produites pendant ses quarante années passées à l’agence Gamma (elles auraient été égarées, et il ne subsisterait que quelques centaines de scans - fichiers numériques - dont la propriété semble incertaine), mais, de surcroît, Marie-Laure de Decker vient d’être condamnée à verser 10 000 euros à la société qui a repris certains des actifs de Gamma après liquidation de l’agence, il y a quelques années.

Liquidateur. L’histoire est un tantinet complexe, mais il faut surtout en retenir ceci : aujourd’hui, les belles photos de Marie-Laure de Decker ne peuvent être exploitées et diffusées par personne - «une situation objectivement scandaleuse», commente Thierry Levy, avocat de la photographe.

A la fin des années 90, la prestigieuse agence s’enfonce dans la crise puis est reprise par la branche médias du groupe Hachette. Laquelle cède l’agence à une singulière structure, Green Recovery. Résultat : en 2009, Gamma est mise en liquidation. Marie-Laure de Decker réclame alors ses images. On lui répond que toutes ses photos couleurs ont été perdues. L’an dernier, un tribunal ordonne au liquidateur de payer un dédommagement d’un million (...)

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