Frédéric Bélier-Garcia embrase les «Caprices» de Musset

Frédéric Bélier-Garcia embrase les «Caprices» de Musset

Cédera, cédera pas ? Marianne (Sarah-Jane Sauvegrain) s’offre on ne peut plus ouvertement à Octave (David Migeot), mais celui-ci résiste. S’il la poursuit de ses assiduités, ce n’est pas pour lui-même, mais pour son ami Coelio (Sébastien Eveno) qui, trop timide, n’ose déclarer sa flamme. Très à son aise pour sa première incursion dans le théâtre de Musset, Frédéric Bélier-Garcia situe les Caprices de Marianne dans un espace chamboulé de fond en comble par une éruption volcanique désormais apaisée. Dans la moiteur des nuits napolitaines, ce sont d’autres secousses que suscite le désir impérieux.

Malgré la surveillance très étroite d’un mari jaloux (Jan Hammenecker), Marianne s’abandonne à ses pulsions volages. Avec grâce et humour, Sarah-Jane Sauvegrain traduit à la perfection l’élan irrépressible pimenté d’esprit de celle qui, après avoir d’abord résisté, finit par n’écouter que son désir - même si celui-ci peut se révéler changeant. Cette tension érotique se double d’une mélancolie qui donne à ce conte cruel de la jeunesse une tonalité sombre, en écho aux questions extraites du Journal de Max Frisch énoncées dans le prologue de ce spectacle rondement mené.



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