Fusillade meurtrière sur un site de la Navy à Washington

par Deborah Charles et Phil Stewart WASHINGTON (Reuters) - Treize personnes sont mortes lundi dans une fusillade survenue sur un site de l'US Navy à Washington, non loin de la Maison blanche et du Capitole, ont annoncé le maire et le chef de la police de la capitale fédérale des Etats-Unis. Un assaillant de 34 ans, identifié comme étant Aaron Alexis par le FBI, figure parmi les morts et les autorités disent rechercher un autre suspect vêtu d'un uniforme militaire, et non plus deux comme précédemment. "Nous n'avons à ce stade aucune indication sur le mobile", a dit Cathy Lanier, chef de la police de Washington. Le suspect décédé a été réserviste de la marine américaine de mai 2007 à janvier 2011, a dit un responsable américain. Joint par téléphone, son père s'est dit "complètement choqué" en apprenant l'éventuelle implication de son fils dans cette fusillade. Il a déclaré à Reuters que son fils était un ancien militaire et qu'il avait repris des études tout en travaillant dans le domaine informatique dans une société privée. Le site visé, le Navy Yard, se trouve à environ cinq kilomètres de la Maison blanche. Il s'agit de l'un des cinq centres de la Navy où des militaires, des civils et des sous-traitants gèrent les achats, la construction et l'entretien de la flotte des Etats-Unis. Environ 3.000 personnes y travaillent. "Nous sommes face à une nouvelle fusillade et aujourd'hui elle s'est produite sur un autre site militaire, dans la capitale de notre pays", a réagi Barack Obama, qui a prôné un durcissement de la législation sur les armes à feu après la tuerie de Newton, dans le Connecticut, qui a coûté la vie à 20 écoliers et six adultes en décembre. "Ils connaissent les dangers des missions à l'étranger mais aujourd'hui ils ont été confrontés à la violence inimaginable à laquelle ils ne s'attendaient pas ici chez nous", a ajouté le président américain. La fusillade a débuté vers 08h30. Patricia Ward, une employée du Navy Yard, a raconté avoir entendu trois coups de feu rapprochés puis encore quatre autres. "Tout le monde paniquait et se demandait par où sortir", a-t-elle dit à la presse. Le Washington Hospital Center dit avoir accueilli trois blessés par balles, tous dans un état grave, et s'attendait à recevoir d'autres blessés. À l'hôpital universitaire George Washington, un homme d'une soixantaine d'années est mort d'une seule balle reçue dans la tête, au niveau de la tempe gauche, a dit le chef du service de chirurgie traumatologique, Babak Sarani. Des dizaines d'ambulances et de véhicules de police ont été dépêchés sur place et des hélicoptères survolent le vaste complexe. Les départs ont été brièvement suspendus au Reagan National Airport, un aéroport de Washington. Six écoles et un bâtiment administratif du District de Columbia ont été fermés par précaution. Avec Ian Simpson, Susan Heavey; Pascal Liétout, Tangi Salaün et Bertrand Boucey pour le service français