Des parlementaires évoquent une scission de la droite en Italie

Le centre-droit risque de se scinder en deux en Italie, ont prévenu samedi des parlementaires italiens après la décision de Silvio Berlusconi (photo) de faire renaître Forza Italia, la formation de ses débuts en politique en 1994, au détriment du Peuple de la Liberté (PDL). /Photo prise le 2 octobre 2013/REUTERS/Tony Gentile

ROME (Reuters) - Le centre-droit risque de se scinder en deux en Italie, ont prévenu samedi des parlementaires italiens après la décision de Silvio Berlusconi de faire renaître Forza Italia, la formation de ses débuts en politique en 1994, au détriment du Peuple de la Liberté (PDL). Plusieurs élus du PDL ont critiqué cette initiative et cinq de ses dirigeants ont refusé de prendre part à la réunion de vendredi au cours de laquelle a été entérinée la renaissance de Forza Italia. "Mon absence dans les bureaux du président était motivée par mon opposition totale à la proposition de dissoudre le PDL (...) pour revenir à une Forza Italia à laquelle je n'ai jamais appartenu", écrit le sénateur Carlo Giovanardi sur son site internet. Il ajoute que le centre-droit pourrait se diviser en deux groupes alliés: Forza Italia emmené par Silvio Berlusconi et le PDL conduit par son actuel secrétaire, Angelino Alfano. Ce dernier a mené fin septembre, début octobre la fronde au sein du PDL qui a mis en échec la tentative de Silvio Berlusconi de faire chuter le gouvernement d'Enrico Letta. Silvio Berlusconi assure que Forza Italia soutiendra, comme le PDL, ce gouvernement de large entente entre la droite et la gauche. Cité par le journal La Repubblica, Fabrizio Cicchitto, président du groupe PDL à la Chambre des députés, a dit "imaginer un système bipolaire" pour le centre-droit. Il a souligné que la décision de geler le PDL ne serait pas valide jusqu'à son éventuelle ratification par un vote du congrès du parti le 8 décembre. Certains élus continuent de signer leurs courriels en tant que membres du Peuple de la Liberté tandis que d'autres utilisent déjà Forza Italia. Des responsables du centre-droit tentent de minimiser ces tensions. "Le retour à Forza Italia signalera une nouvelle ère de succès pour le centre-droit, Berlusconi saura comment trouver l'unité", écrit l'ancienne ministre de l'Education Mariastella Gelmini sur Twitter. Cette agitation au sein de la droite italienne fragilise un peu plus le gouvernement Letta, qui peine à satisfaire les différents camps qui le soutiennent dans la mise en oeuvre de sa politique d'austérité. La presse italienne estime cependant que si Silvio Berlusconi décidait de ne plus soutenir le gouvernement, le groupe Alfano serait suffisamment important pour permettre à Enrico Letta de conserver une majorité parlementaire. Naomi O'Leary; Bertrand Boucey pour le service français