Cynisme

Ils existaient donc bien, ces plans sociaux mis sous le tapis le temps de la présidentielle. Notons juste le cynisme des entreprises concernées, effrayées à l’idée d’affronter la polémique publique en plein chaudron électoral. Reste aujourd’hui, pour les salariés sur le carreau, une immense souffrance. Pour le pays, la certitude que le marasme économique dure et s’accroît. Pour la gauche, nouvellement au pouvoir, un défi d’ampleur : sauver, dans l’urgence, ce et ceux qui peuvent l’être ; faire que chacun assume ses responsabilités, à commencer par les «grands» patrons qui le plus souvent échappent au sort qu’ils infligent à leurs salariés ; établir, enfin, les bases d’une nouvelle croissance. Ce qui implique un Etat stratège, inventif, capable de s’abstraire de l’actualité pour identifier les futurs gisements de richesse et planifier, au sens le plus fort et le plus noble du terme, les moyens de les conquérir. Longtemps, la puissance publique fut ainsi à l’initiative de ce qui déboucherait sur les fusées Ariane, les avions d’Airbus, les TGV, pour ne citer que les exemples les plus visibles. Avec, en amont, une vraie politique de recherche, fondamentale et appliquée. Et, en parallèle, un consensus qui considérait ces sujets comme relevant de la continuité de l’Etat et de son intérêt supérieur. Toute cette mécanique s’est profondément déréglée. Il faudra du temps pour la reconstruire. Or l’incapacité à se projeter dans le temps est aussi ce qui caractérise la politique moderne.



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