«Je croyais que quand t’étais à la rue, tu perdais ton droit de vote»

Distribution de repas par Les Restos du cœur à Paris en 2013.

Dans un centre parisien qui accompagne les allocataires du RSA, l'inscription sur les listes électorales ne fait pas vraiment recette. Paroles sur leur rapport à la citoyenneté et à la politique.

Affichée au mur de la salle d’accueil, une annonce pour un colloque sur «la citoyenneté des personnes pauvres» semble n’intéresser personne. Sur les chaises, traînent les journaux du jour, quelques gratuits attrapés dans le métro et desMonde, des Parisien. Souvent piqués, il ne reste alors que les suppléments «Argent» et «Entreprises». Avant de rencontrer l’un des assistants sociaux, ils sont nombreux à jeter un coup d’œil sur la presse, dans ce centre Prism, de l’association Aurore, à Paris (XIIIe arrondissement).«Ils suivent beaucoup, écoutent la radio ils s’informent bien plus qu’on ne le croit», note une responsable.

Dans la petite cour, on discute de temps en temps politique, les mains collées aux gobelets de café chaud distribué gratuitement. Certains s’emballent, certains s’en foutent. Ici, près de 900 allocataires du RSA, parfois à la rue ou sortant de prison, sont accueillis et accompagnés au long cours. «On commence par leur rappeler leurs droits, l’accès aux soins, au logement et le droit de vote», explique Jean-Marc Escurier, le directeur du centre. S’ils le veulent, on les aide à accomplir les démarches pour s’inscrire sur les listes électorales, on leur indique les adresses agréées par la préfecture pour demander leur domiciliation. Combien seront-ils à voter aux municipales et aux européennes l’an prochain? Jean-Marc Escurier ne se fait guère d’illusions.

Il y a bien eu une initiative d’associations - le SIAO 75, la FNARS et la Fondation Abbé Pierre - pour encourager les plus démunis à s’inscrire sur les listes avant le 31 décembre, des affiches explicatives barrées de la mention «faites entendre votre voix». Une campagne «tellement discrète que je n’étais pas au courant», sourit le directeur du centre. Lui estime que s’«ils sont nombreux à s’intéresser à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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