Le cauchemar de l’Amérique

Six citoyens des Etats-Unis ont été décapités par des jihadistes depuis 2002.

«L’histoire n’est que trop familière», commençait l’un des présentateurs vedettes de CNN, Anderson Cooper, en septembre 2004, en ouvrant son journal sur «la décapitation d’un otage américain», Eugene Armstrong, qui travaillait comme contractant en Irak. Il y a dix ans déjà, l’exécution d’un citoyen américain en Irak, revêtu lui aussi d’une tunique orange et filmé tandis qu’on lui coupait la tête, pouvait sembler «familière» aux Etats-Unis.

Quelques mois auparavant, en mai 2004, un groupe affilié à Abou Moussab al-Zarqaoui, considéré comme un précurseur de l’actuel Etat islamique, avait posté la vidéo de l’exécution de Nicholas Berg, un homme d’affaires, lui aussi décapité. Deux ans plus tôt, en février 2002, c’est au Pakistan que la «série» avait commencé avec le journaliste Daniel Pearl, assassiné de la même façon alors qu’il enquêtait sur Al-Qaeda.

Au total, au moins six Américains ont été exécutés de la sorte depuis 2002 par différents groupes se réclamant du jihad, en comptant Jack Hensley, enlevé en même temps qu’Eugene Armstrong et tué un jour après lui, et Paul Johnson Jr., un employé de Lockheed Martin kidnappé en Arabie Saoudite et décapité en juin 2004. Plusieurs autres otages américains ont été tués d’autres façons, mais leurs cas sont souvent moins connus. Washington, qui a pour règle d’or de ne pas négocier de rançon ou d’échange avec les preneurs d’otage, préfère souvent garder le silence le plus complet possible sur les enlèvements de ses ressortissants et leurs dénouements.

Pivot.«Du temps de l’administration Bush, qui a dû faire face à la plupart de ces décapitations, la réaction a toujours été double, explique l’historien américain Timothy Furnish, ancien linguiste de l’armée américaine. D’abord le gouvernement américain condamne publiquement et très fermement ces exécutions, puis il redouble d’efforts en coulisses pour traquer les auteurs. L’assassinat de Daniel Pearl avait (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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