«C’est une prison, ce système Monsanto»

OGM. Un millier de Burkinabés ont manifesté, samedi, contre le recours massif au coton transgénique.

Ils veulent «virer Monsanto» comme ils ont «viré Blaise». Entre 1 000 et 1 500 personnes, selon les organisateurs, paysans, agronomes ou membres de la société civile, se sont rassemblées pour une marche, samedi matin à Ouagadougou, dans le cadre de la journée mondiale de résistance aux OGM. Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 400 villes dans le monde.

Particulièrement concerné, le Burkina Faso est le seul pays d’Afrique de l’Ouest à cultiver du coton transgénique en plein champ : il représente même 73% de sa production totale. Et des expérimentations sont en cours sur le maïs. Certes, la place de la Révolution, au cœur de Ouaga, en a vu d’autres. Notamment les manifestations monstres des 30 et 31 octobre 2014 venues à bout des vingt-sept ans de règne de l’ancien président Blaise Compaoré. Cette mobilisation-là est bien plus modeste, mais c’est «une réussite», se félicitent les organisateurs.

Rendement.«Ma santé oui, Monsanto non», clament les tee-shirts rouges des manifestants, qui ont bravé 42 °C au thermomètre pour défendre la souveraineté alimentaire du pays. D’abord testé à partir de 2003 grâce à des financements de l’agrosemencier américain Monsanto, le coton Bt - variété modifiée génétiquement pour produire un insecticide - est à l’époque accueilli à bras ouverts par le régime de Compaoré. Pour la première campagne, en 2008, les semences de coton Bt sont distribuées gratuitement aux paysans, avec des promesses de rendement en hausse de 30% et une diminution de six à deux traitements insecticides. Une aubaine pour les paysans, qui y voient alors une nette amélioration de leurs conditions de travail. «La première année, on était très contents, raconte un manifestant, cotonculteur dans la région de Bobo-Dioulasso. Mais peu à peu, on a réalisé que le sol perdait en fertilité.»

Inabordables pour les cultivateurs, les intrants (semences, engrais, (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Ecomarathon : l’alliance du sobre et du tatillon
Repères
La phrase
Chiffre
Dette grecque : la France pour «un accord rapide»