Bons baisers d’ex

Valérie Trierweiler.

Une rupture régalienne, un régal de rupture, celle qui a dominé l’année par ses coups bas, de théâtre et d’édition. De la sortie, début janvier dans Closer, de photos volées d’un président se rendant en scooter chez sa dulcinée à la publication surprise, huit mois plus tard, de Merci pour ce moment, 320 pages d’un récit vengeur où Valérie Trierweiler défouraille son ex en mode kill-billeuse. Elle avait allumé la mèche dès juin 2012 avec son tweet jaloux soutenant le tombeur de Ségolène Royal à La Rochelle. Cette fois, c’est «une bombe thermonucléaire. Le Président en sort en lambeaux !» savoure son éditeur des Arènes. Il l’a humiliée publiquement, elle le flingue politiquement. En vendant son livre comme un reportage censé révéler qui est le vrai Hollande. Un témoignage de première main qui s’écoulera à plus de 400 000 exemplaires. Son livre est la version des faits d’une femme trompée. Et sa logique est syllogistique : puisqu’il lui a menti, en niant la rumeur de son aventure avec Julie Gayet, il ment aux Français.

Au fond du trou dans les sondages, Hollande passe encore pour quelqu’un «qui aime les gens, pas l’argent» ? Elle raconte une scène où il se révèle «un président qui n’aime pas les pauvres» qu’il raille en «sans-dents». Lui qui cultive la pudeur et la mobilité intellectuelle et sexuelle accuse le coup. Rappelle son engagement au service du public. Réalise qu’il a passé neuf ans avec une femme qui ne comprenait pas son humour. Mais elle est déjà ailleurs : créature pipolitique 3.0, elle assure la promo mondiale de son livre en Louboutin. S’affiche à la une de Match, où elle travaille. Distribue des repas de Noël aux nécessiteux. Annonce un film après le livre. Thank you for this moment, Mr. President !

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Le téléphone plie
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