Avoir 20 ans en Tunisie en 2013

Manifestation à Tunis, en 2011.

Deux ans après le printemps arabe, des géographes du Cist se sont penchés sur ses impacts électoraux et territoriaux. Le mythe d’une Tunisie moderne, européenne, quasi laïque a vécu.

Le printemps arabe a mis la jeunesse au cœur des processus de transformations sociales qui traversent la Tunisie. Ce n’est pas en soi une surprise, car historiquement les jeunes mènent les révolutions, même s’ils n’en bénéficient pas nécessairement in fine. Mais comme l’indiquent les cartes, la Tunisie est dans une phase démographique particulière : de très nombreux jeunes entrent sur le marché du travail. Cela peut constituer une opportunité pour le développement ou, au contraire, un problème quand l’absence de perspectives suscite une forte frustration.

Célibat mal vu. Avoir 20 ans en Tunisie n’est pas très simple. Les difficultés s’accumulent : trouver un travail décent relève encore du jeu des relations personnelles. Non seulement le diplôme n’est plus un passeport pour l’emploi, mais il est presque un obstacle car, paradoxalement, le chômage touche plus les diplômés que les non-diplômés, et ceci est encore plus vrai pour les jeunes femmes. Sans travail, sans revenu, l’âge moyen au mariage recule, tandis qu’un certain conservatisme voit toujours d’un mauvais œil le célibat, notamment quand il est féminin, et limite les possibilités de rencontres entre les jeunes. Ces derniers perçoivent très douloureusement les restrictions des espaces de liberté à l’intérieur du pays, d’autant que se développent des espaces d’expression a priori sans limite dans le cyberespace. De même, alors que l’ouverture sur l’Occident n’est plus corsetée par le contrôle interne de l’information, les possibilités de voyager ou de s’expatrier sont restreintes par les politiques migratoires frileuses des Etats européens.

Alcool et stupéfiants. Le printemps arabe se traduit aussi par une plus grande diffusion de pratiques alcooliques et même le développement de l’usage de stupéfiants. Ces dynamiques coïncident avec (...)

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