Au Venezuela, après la pénurie, les pillages

Le pillage du supermarché Uniferia à San Felix, vendredi.

La ville de San Felix dans le sud du pays a été le théâtre de saccages de magasins vendredi. Nié par le gouvernement socialiste, le manque d'aliments de base exaspère la population.

Devant les étagères d’un supermarché chargées de paquets de riz, le ministre de l’Alimentation, Carlos Osorio, affirmait samedi à la télévision, non sans aplomb : «Le Venezuela produit tout ce qu’il doit produire», ajoutant que les nécessités de base sont assurées pour les deux mois à venir et que, pour les denrées qu’il faut importer, «les cycles logistiques et les accords internationaux se déroulent normalement».

Pourtant, vendredi, la ville de San Felix, dans l’Etat de Bolivar, a connu une journée de violences avec un mort par balles et des saccages de commerces en série. L’origine des troubles est floue. Pour certains, tout serait parti d’une manifestation spontanée contre le chaos dans les transports publics. D’autres sources parlent d’une rumeur selon laquelle un grand magasin avait reçu un arrivage important de produits alimentaires. Débordée par la ruée, la direction a décidé de fermer les portes. Le magasin a été dévasté, puis deux autres ont subi le même sort. Samedi, 800 poulets ont été volés dans une ferme d’élevage, et un entrepôt d’alcool a été vandalisé. Un supermarché d’Etat n’a échappé au pillage que grâce au déploiement de l’armée, qui a décrété l’état d’alerte. Quelque 80 personnes ont été arrêtées.

Sur une vidéo postée par le quotidien Correo del Caroni, un témoin affirme : «Les faits s’enchaînent. On craque une allumette et très vite c’est l’incendie.» Le même homme met en cause le marché noir et la farine de maïs, qu’il faut payer 200 bolivars (29 euros) le kilo, alors qu’elle en coûte entre 30 dans les magasins d’Etat. Le salaire minimum s’élève à 7 000 bolivars. Mis en place en 2010 pour freiner la spéculation sur les produits de base (alimentaire, hygiène), le réseau de magasins d’Etat vend à des prix modérés mais avec des contraintes : quantités limitées et (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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