Au Pakistan, pas d'empreinte, pas de téléphone

Pour lutter contre le terrorisme, les autorités ont décidé de relever toutes les empreintes des Pakistanais. Sans quoi, leur abonnement téléphonique sera coupé.

En décembre, un attentat à Peshawar a fait la une de la presse mondiale. Des talibans ont attaqué une école de la deuxième ville du Pakistan, faisant 141 morts dont 132 élèves et 120 blessés. Un choc profond pour le pays.

En réaction, une vingtaine de mesures ont été adoptées pour lutter contre le terrorisme. L’une d’elles fait beaucoup parler. Le gouvernement veut que chaque citoyen en possession d’un téléphone mobile donne ses empreintes. La date limite est fixée au 13 avril. Passé ce délai, si une personne n’a pas donné ses empreintes, sa ligne téléphonique sera résiliée.

Les journalistes du Washington Post rapportent que des milliers de Pakistanais font la queue devant les magasins de téléphonie pour faire enregistrer leurs empreintes. Ils doivent aussi se munir de leur papier d’identité pour ne pas faire enregistrer la carte sous un faux nom.

Le but du gouvernement est de donner une identité à chaque carte Sim. Car les terroristes qui ont attaqué l’école de Peshawar ont utilisé des téléphones portables dont les cartes Sim étaient au nom d’une femme n’ayant aucun rapport avec les talibans. De plus, plusieurs bombes ont été activées à distance, via des téléphones, dans d’autres attentats.

On compte environs 103 millions de cartes Sim au Pakistan. 72 millions de cartes auraient déjà été vérifiées et une dizaine de millions d’entre elles auraient été résiliées, selon The Nation. Plusieurs centaines de camionnettes ont été envoyées aux quatre coins du pays, pour que les détenteurs de téléphones mobiles dans les zones isolées ou dans les petits villages puissent donner leurs empreintes. Un registre national d’empreintes existe depuis 2005. Les données collectées pendant la campagne permettront de faire une comparaison.



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