Amnesty accuse le Hamas de crimes de guerre à Gaza

Drapeaux palestinien et du Hamas à Gaza. Amnesty International affirme dans un rapport publié mercredi que le Mouvement de la résistance islamique s'est rendu coupable de crimes de guerre contre des civils palestiniens de la bande de Gaza lors de la guerre de l'été dernier contre Israël. /Photo d'archives/REUTERS/Suhaib Salem

GAZA (Reuters) - Amnesty International affirme dans un rapport publié mercredi que le Hamas s'est rendu coupable de crimes de guerre contre des civils palestiniens de la bande de Gaza lors de la guerre de l'été dernier contre Israël. Les 50 jours d'affrontements entre Israël et les combattants de Gaza, qui se sont achevés par un cessez-le-feu accepté fin août, ont fait plus de 2.100 morts côté palestinien, des civils pour la plupart, selon les services de santé. Côté israélien, le bilan de l'opération Bordure protectrice est de 67 morts dans les rangs de l'armée et dix parmi les populations civiles. "Les forces du Hamas se sont livré à une campagne brutale d'enlèvements, de tortures et d'assassinats contre des Palestiniens accusés de 'collaboration' avec Israël et d'autres lors de l'offensive militaire menée par Israël contre Gaza", écrit Amnesty dans ce nouveau rapport. Le Hamas s'est élevé contre ce rapport par la voix d'un porte-parole qui l'a qualifié de non crédible. "Ce rapport est rédigé contre la résistance palestinienne et le Hamas (...). Il exagère délibérément ce qu'il décrit sans écouter toutes les parties et sans faire d'effort pour vérifier la véracité de ses informations", a déclaré Faouzi Barhoum, un porte-parole du Hamas. Le Mouvement de la résistance islamique contrôle la bande de Gaza depuis 2007 après en avoir évincé les nationalistes du Fatah. En mars, dans une précédente étude, Amnesty avait accusé l'armée israélienne de crimes de guerre lors du conflit. D'après les témoignages recueillis par l'organisation de défense des droits de l'homme pour ce nouveau rapport, "l'administration de facto du Hamas a donné carte blanche à ses forces de sécurité pour commettre des abus atroces y compris contre des gens qui étaient détenus. Ces actes terrifiants, dont certains correspondent à des crimes de guerre, ont été menés pour se venger et répandre la peur à travers la bande de Gaza". (Ori Lewis; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)