Affaire DSK : haro sur l'Amérique !

Le traitement judiciaire infligé à Dominique Strauss-Kahn réveille en France un vieux fond d'antiaméricanisme toujours prêt à resurgir. "Ce qu'un étranger comprend avec le plus de peine aux États-Unis, c'est l'organisation judiciaire", notait Tocqueville. Depuis l'arrestation de DSK, les Français sont abreuvés de savantes exégèses sur le fonctionnement de la justice américaine. Des avocats, professeurs de droit et spécialistes de tout poil se relaient inlassablement - au risque de lasser - pour expliquer doctement le cheminement compliqué de la procédure qui frappe le patron du FMI. Nos compatriotes ne devraient plus rien ignorer des subtilités de l'arraignment (lecture de l'acte d'accusation) du grand jury, du rôle du procureur, de celui des avocats, des arrangements possibles. Le réflexe de caste Mais cela, au fond, les intéresse modérément. Beaucoup d'entre eux ont déjà leur petite idée : c'est un coup monté, un complot ! On assiste à une curieuse conjonction entre ceux qui marinent dans un vieux fond d'antiaméricanisme et la nomenklatura française, effarée de ce qui arrive à l'un des leurs (Raymond Barre aurait dit "le microcosme"). Les premiers cultivent une méfiance innée pour tout ce qui vient d'Amérique. La seconde s'indigne que l'on puisse traiter quelqu'un de son monde, celui des dîners en ville, des connivences douillettes et de la morale élastique, comme un vulgaire voleur de voiture de Brooklyn. Si les puissants sont mis au même niveau que les pauvres, où va-t-on ! On en vient même, paradoxalement, à vanter les mérites de la justice à la française, la supposée délicatesse de nos policiers, le confort bien connu de nos commissariats et de nos prisons haut de gamme. Certains, qui prônaient la disparition du juge d'instruction et l'instauration d'un système accusatoire à l'américaine, découvrent (...) Lire la suite sur LePoint.fr

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