Le plus vieux fossile de peau du monde a été préservé par du pétrole

Les photos sont troublantes. Sur les clichés agrandis, le petit morceau de peau, en réalité pas plus gros qu’un ongle, ressemble à s’y méprendre à la peau d’un crocodile avec ses motifs irréguliers en forme d’écailles. Mais l’animal à qui il appartenait, vraisemblablement un ancêtre des reptiles, a vécu sur terre il y a 289 millions d’années, ce qui en fait le plus vieux fossile de peau jamais mis au jour.

Cet objet rare fournit des indices précieux sur l’évolution de la peau. Sa découverte, rapportée dans un article scientifique publié dans Current Biology, a été faite à Richards Spur, dans l’Oklahoma, aux États-Unis, dans un système de grottes de calcaire proche d’une nappe de pétrole connue pour être un gisement fossilifère.

“Quand les animaux tombaient dans ces grottes il y a 289 millions d’années, les conditions de préservation étaient idéales, indique The New York Times. Le quotidien américain retrace le processus : “Une couche d’argile recouvrait rapidement les corps, la faiblesse en oxygène ralentissait le processus de dégradation et le pétrole imprégnait les tissus, les rendant moins susceptibles d’être contaminés par des bactéries.”

C’est donc là que le petit morceau de peau a été retrouvé. Une chance, car les tissus mous des animaux disparaissent généralement avant d’être fossilisés. Ce fragment, pas encore caractérisé, a été tranché en coupes très fines et analysé au microscope. “Cela n’avait rien à voir avec les autres fossiles. Ce n’était clairement pas de l’os”, se souvient Ethan Mooney, le premier auteur de l’article de Current Biology.

Sortir de l’eau

Les chercheurs ont découvert que les couches supérieures, durcies, contenaient de la kératine, une protéine présente dans nos ongles et nos cheveux. “Cette kératinisation, aussi appelée cornification, est un marqueur de la peau des amniotes, c’est-à-dire des vertébrés terrestres dont font partie les reptiles, les oiseaux et les mammifères”, indique le New York Times. Quel animal était recouvert de cette peau ? Les chercheurs ne le savent pas puisque le fossile n’était pas attaché à un os, ce qui aurait pu en permettre l’identification. Mais ils penchent pour Captorhinus aguti, un reptile primitif dont des fossiles ont été retrouvés au même endroit.

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