Je n'ai pas de place en crèche pour mon enfant, que faire ?

Photo d'illustration (Photo by Ina FASSBENDER / AFP)
Photo d'illustration (Photo by Ina FASSBENDER / AFP)

La crèche collective, a fortiori municipale, est le mode de garde privilégié pour les parents. Mais les places sont rares.

C'est le mode de garde plébiscité par les Français. À la naissance de leur enfant, 32 % des parents déclarent préférer la crèche collective comme mode d’accueil selon une enquête de la Caisse Nationale des Allocations Familiales, alors que seuls 16% parviennent à y obtenir une place.

Parmi les avantages cités par les parents, la crèche est bénéfique au développement social de l’enfant, à son éveil et son autonomie. En outre, l’apprentissage de la vie en collectivité prépare l’entrée à l’école maternelle. Les parents apprécient aussi le professionnalisme du personnel et l’environnement adapté aux tout-petits.

Des places en crèches municipales attribuées selon les critères

Autant d'avantages qui en font un lieu privilégié pour la garde, au point que les demandes ne sont pas toutes satisfaites. En crèche municipales, généralement moins chères que les crèches privées, les places sont attribuées sur des critères, après des commissions, et au mois de mai, les places sont généralement déjà attribuées pour la rentrée suivante.

À Paris par exemple la situation familiale, maritale ou sociale, le revenu des parents, le nombre d'enfants à charge ou encore d'éventuels handicaps des parents ou des enfants sont parmi les critères principaux, qui peuvent évoluer selon les arrondissements. Si votre demande de crèche municipale n'a pas abouti, il reste d'autres possibilités de placer votre enfant dans une crèche collective.

Les crèches parentales, une solution de recours

Au-delà des crèches municipales, il existe également les crèches privées, vers lesquelles s'orienter faute de place dans une structure publique. Comme les crèches municipales, elles sont sous le contrôle et la surveillance du service départemental de la protection maternelle et infantile (PMI) et répondent aux mêmes règles d'encadrement, avec 1 professionnel pour 6 enfants, ou 1 professionnel pour 5 enfants qui ne marchent pas et 1 professionnel pour 8 enfants qui marchent.

Il existe également des crèches parentales, créées et gérées par les parents eux-mêmes, sous le contrôle de la protection maternelle et infantile (PMI), avec des professionnels. À noter que les parents participent parfois à l'accueil des enfants. La forme de cette participation dépend de chaque établissement.

La crèche familiale, modèle hybride

Mode de garde particulièrement prisé ces dernières années, les micro-crèches, où 12 enfants maximum sont accueillis, dans le même principe de fonctionnement qu'une crèche collective, et toujours sous la surveillance de la PMI.

Autre mode de crèche collective, la crèche familiale, mode de garde hybride entre crèche collective et mode d'accueil individuel où des assistantes maternelles agrées gardent à leur domicile un à trois enfants. Une ou 2 fois par semaine, les assistantes maternelles et les enfants se retrouvent dans les locaux de la crèche familiale pour favoriser la socialisation des enfants et leur éveil, et bénéficient d'un accompagnement de professionnels de la crèche : puéricultrice, médecin etc...

Des aides de la CAF sous conditions

Des places qui restent compliquées à trouver : selon le gouvernement, il manque environ 200 000 places en crèche collective pour satisfaire les besoins, des difficultés accentuées par les problèmes de recrutement dans le secteur de la petite enfance, qui peine à attirer.

Le coût de ces modes de garde collectifs dépend de vos revenus, dont le montant fait varier les aides de la CAF dont vous pouvez bénéficier. Certaines crèches reçoivent un financement direct de la Caf, dans ce cas, vous bénéficiez directement d'un tarif calculé selon vos ressources et selon un barème qui est le même partout en France. Il existe un simulateur pour évaluer le coût réel d'une garde en crèche, selon les revenus.

35% des places sont en établissement d'accueil collectif

D'autres crèches ne bénéficient pas de ce financement direct. Le tarif indiqué lors de la signature du contrat ne prend donc pas en compte les éventuelles aides auxquelles vous pouvez avoir le droit. Dans ce cas, le Complément de libre choix du mode de garde structure, déterminé selon vos ressource et le nombre d’heures d’accueil de votre enfant dans le mois.

Selon les chiffres de 2019, 1 345 700 places pour faire garder son enfant de moins de trois sans sont proposées dans le pays, soit un taux de couverture de 59,8%. Parmi ces places, 35% étaient des établissement d'accueil collectif, comme les crèches. Le premier fournisseur de place, ce sont les assistances maternelles, rapportait l'Observatoire nationale de la petite enfance de 2021.

Plus de la moitié des places proposées par des assistant.e.s maternel.le.s

Faute de place en crèche collective, il existe des modes de garde individuels, le plus répandu étant le recours aux assistant.es maternel.l.e.s, surtout connues sous le nom de nounous, qui représentaient 55,3 % des places, selon l'Onpe.

Ils gardent à leur domicile jusqu'à quatre enfants en même temps, après avoir suivi une formation et la visite à domicile d'une assistante sociale et une auxiliaire de puériculture dans le but de vérifier sa conformité aux règles de sécurité. Ce qui change d'une crèche collective, c'est que les enfants sont gardés en plus petits comité, et que le tarif peut être plus élevé, car le salaire est négocié entre les parents et l'assistant.e maternel.l.e

Les parents sont les employeurs

Ce sont les parents qui sont directement les employeurs , c'est-à-dire qu'ils doivent établir un contrat de travail; déclarer l'assistante maternelle sur le site internet de Urssaf Service Pajemploi, payer le salaire; les cotisations, les congés payés, et fixer un salaire horaire brut, qui ne peut pas être inférieur à 3,49 €. Les salaires varient selon les régions : de 3,16 euros par heure dans les Pays-de-la-Loire à 4,16 euros en région PACA et 3,94 euros en Ile-de-France.

Il existe des listes recensant les assistants maternels agrées, renseignez-vous auprès de votre mairie, ou aller sur le site mon enfant de la CAF qui pourra vous donner la liste des assistant·e·s maternel·le·s disponibles pouvant accueillir un ou plusieurs enfants.

La garde à domicile, peu répandue et plus onéreuse

Autre mode de garde individuel pour pallier au manque de place dans un établissement collectif, la garde à domicile, qui peut être partagée avec une autre famille mais reste peu répandu avec 3,5% des places proposées.

Cette fois, votre enfant est gardé à votre domicile, ou au domicile de l'autre famille, ou en alternance. Comme pour l'assistant.e maternel.le, le salaire est à négocier directement avec la personne embauchée. Des agences de garde à domicile peuvent vous mettre en relation avec des professionnels.

La possibilité d'un congé parental

Que vous ayez recours à un.e assistant.e maternel.le ou une garde à domicile, vous pouvez également prétendre à des aides de la CAF selon vos revenus. La Caf prend aussi à sa charge les cotisations sociales à 100 % pour l’emploi d’un assistant maternel agréé, à 50 % pour l’emploi d’une garde à domicile dans la limite mensuelle de 471 € pour des enfants de moins de 3 ans et de 236 € pour les enfants de 3 à 6 ans. Le détail des aides est disponible sur le site de la CAF, selon les situations.

Enfin, si vous n'optez pour aucune de ces solutions, il est possible de demander un congé parental. D'un an maximum, votre contrat de travail est suspendu durant cette période, et peut donner lieu à un versement de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), sous conditions.

Un crédit d'impôt pour une garde hors du domicile existe : il s'élève à 50 % des sommes versées, retenues dans la limite de 3 500 € par enfant, soit un crédit d'impôt maximum de 1 750 €.

VIDÉO - Crèches: nos bébés en péril?