En Europe, Meta n’entraînera pas son IA sur les données de ses utilisateurs

La maison mère de Facebook et Instagram “met en pause ses projets de traitement massif des données personnelles d’utilisateurs pour nourrir de nouvelles expériences d’intelligence artificielle (IA)” en Europe, explique Ars Technica. Meta plie face au régulateur européen, la Commission irlandaise de protection des données (DPC), qui “avait retoqué” les arguments du géant de la tech en s’appuyant sur le règlement général sur la protection des données (RGPD), poursuit le média spécialisé.

Sabotage

Vendredi 14 juin, Meta s’est expliqué en affirmant que “la DPC lui a demandé de retarder l’entraînement de ses grands modèles de langage (LLM) sur des contenus qui ont été publiquement publiés sur les profils Facebook et Instagram”, explique The Verge. S’il se plie à l’injonction, poursuit le magazine américain, “Meta accuse les régulateurs européens de saboter son bot d’IA”.

Dans son communiqué, le géant américain affirme :

“Il s’agit d’un pas en arrière pour l’innovation européenne et la concurrence dans le développement de l’IA et de retards supplémentaires dans la mise à disposition des avantages de l’IA pour les citoyens européens.”

En mai, Meta avait fait savoir à ses utilisateurs européens que leurs contenus serviraient à nourrir son LLM, sauf s’ils s’y opposaient par l’intermédiaire d’un formulaire compliqué à remplir. “Si les régulateurs ne l’autorisent pas à utiliser les informations de ses utilisateurs pour former ses modèles, Meta ne pourra leur offrir qu’une version dégradée du produit”, résume le magazine de la tech américain.

Et Meta menace : “Nous ne sommes pas en mesure de lancer Meta AI en Europe pour le moment”.

Chantage

C’est “lamentable”, juge Le Temps. Si “Mark Zuckerberg renonce”, explique le chroniqueur IA du quotidien suisse, “sous pression d’internautes européens, et notamment de l’ONG autrichienne None Of Your Business”, cette annonce “ne conclut pas cette histoire”. Car le géant de la tech cherche “toujours à négocier” avec l’Europe, en se livrant à “un chantage ridicule envers les internautes européens”.

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