Un couple de retraités confiné avec cinq migrants

A Nancy, un couple de retraités vit confiné avec 5 migrants

Depuis le 17 mars, un couple de retraités vit confiné avec 5 migrants, dans sa maison située près du Quai de la Bataille à Nancy.

Des héros du quotidien ? Depuis le début du confinement, Colette et Bernard Roynette ont choisi de vivre dans leur maison de Nancy avec 5 jeunes migrants, qu'ils ont accueillis bien avant la crise du Coronavirus. Originaires de Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Arménie, Alpha, Dramane, Mamadou, Mohamed et Aram ne se connaissaient pas avant "d'atterrir" dans la maison de ce couple de retraités, militants pour l'association Un toit pour les Migrants, et qui accueillent des jeunes depuis 10 ans.

Ces mineurs isolés - devenus majeurs - avaient été mis à la porte de l'aide à l'enfance une fois leur majorité atteinte. "Avant le confinement ils habitaient déjà là avec deux autres jeunes. Et chaque midi, une vingtaine venait manger, fait remarquer le couple de Nancéiens, âgés de 75 ans. Cette période est plutôt calme pour nous !"

“La seule règle imposée ici : pas de fille !”

Jusqu'ici, malgré le confinement, la cohabitation est joyeuse. "C'est un couple adorable, généreux, patient. Ils nous aident pour les devoirs. C’est comme des grands-parents", confient à l'Est Républicain ces jeunes migrants, scolarisés en CAP cuisine, mécanique et commerce, et qui profitent aussi des vacances pour donner un coup de main à la Banque Alimentaire, où Bernard et Colette sont bénévoles. "Tout se passe sans problème, confirme le couple. Ils sont polis, respectueux et motivés pour étudier. La seule règle imposée ici : pas de fille !".

"On n’est pas venus en France pour profiter mais pour étudier, travailler, avoir un avenir, assurent les 5 jeunes garçons. Et on est inquiets pour nos demandes de papiers déposées à la préfecture". Pour l'instant, toutes les démarches administratives sont en effet bloquées à cause du confinement. Plusieurs pétitions circulent d'ailleurs sur le web pour régulariser les sans-papiers. L'une a été adressée au préfet de Meurthe-et-Moselle, à l’appel de 23 organisations, et l'autre au président Macron, interpellé par les États Généraux des Migrations.